Petits gardes roses
Hier, une élève de TL m’a demandé si j’avais vu La vie d’Adèle. Elle non plus ne l’a pas vu. Pour les uns, c’est un film pornographique, pour les autres un très bon film. Télérama, hebdomadaire souvent très moralisateur, a beaucoup aimé : « la passion amoureuse et le chemin vers la vie d’adulte, filmée comme jamais ils ne l’ont été » (9 octobre 2013). Ce n’est pas ce film que nous sommes allés voir avec nos élèves mais un très bon Hannah Arendt. Une scène très forte, celle où elle expose sa théorie de la banalité du mal face à un amphithéâtre plein, suivie par une autre qui ne l’est pas moins, celle où elle est définitivement rejetée par un de ses plus vieux amis, qui ne pouvait la comprendre. Hannah Arendt est plusieurs fois qualifiée d’arrogante, comme si une femme osant se battre pour ses idées ne pouvait être qu’arrogante. Un très bon éditorial d’Elisabeth Lévy (Causeur, octobre 2013) contre la pénalisation de la prostitution (côté clients), les « petits gardes roses » et le « sexuellement correct ».