Un rêve de Phébus

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juillet 2007

Vacances

Nous sommes subrepticement entrés dans le mois de juillet, avec un dimanche qui ressemble aux jours précédents, rythmé par les biberons de M. Journée pédagogique demain, peut-être mardi aussi puis j’enchaîne sur les vacances. En gros, à l’exception d’un conseil de classe, cela fait presque un mois que j’ai arrêté toute activité professionnelle. (...)

Je me revois à mes débuts

Une fois de plus, nos élèves se sont révélés d’un conformisme affligeant : ils ont presque tous eu leur bac ; dans ma terminale, un seul passe le rattrapage. C’est d’ailleurs d’autant plus difficile pour lui. Toujours dans cette classe, deux mentions TB, quelques B et quelques AB, une mention pour plus de la moitié des élèves. Chaque année, toute série confondu, seulement deux ou trois échouent, l’objectif est donc de viser les mentions. Notre chef d’établissement nous quitte, après une vingtaine d’années de bons et loyaux services (ce n’est pas seulement une (...)

J'ai cru qu'elle allait craquer

Sortie à Paris avec Nath, alors que je traîne un rhume correspondant bien à ce début de mois de juillet. Nous avons visité un magasin spécialisé dans les arts martiaux (il fallait absolument un pantalon noir pour ce soir) puis déjeuné dans un restaurant tibétain. Comme je n’avais pas pris la peine de jeter d’anciens tickets, j’ai passé mon temps à m’embrouiller dans les titres de transport. Dans le trajet du retour, j’ai présenté six tickets à une contrôleuse en lui proposant de choisir les deux bons, en espérant très fort qu’ils en fassent partie. Mon souhait a (...)

Installation, désinstallation

Entre les nuits entrecoupées de biberons, les journées qui se ressemblent et la pluie qui n’en finit pas de tomber, il est difficile de croire le calendrier qui affirme que nous sommes en juillet. Hier matin, je n’ai pas réussi à connecter l’ordinateur portable à la box. L’après-midi, Nanette m’a apporté une aide précieuse car, même si nous avons échoué, elle lui a permis de glaner de précieuses informations qu’elle a transmises à son Bob de mari, lequel lui a apporté la solution. Elle est revenue aujourd’hui, m’a dit de désinstaller les kits d’installation (...)

Une nouvelle dans Charlie Hebdo

Le seul élève de ma terminale ES qui n’a pas eu son bac dès le premier groupe d’épreuves a profité du rattrapage pour… se rattraper. Je regrette de ne pas pouvoir retrouver la classe, dans sa salle habituelle, pour lui tenir le discours suivant : « Nous avions fixé comme objectif 100 % de réussite et beaucoup de mentions. Vous l’avez fait. Bravo. » Il faut avoir la gloire sobre. En face de moi, Martine est assise sur le canapé, M dormant sur ses genoux. A est debout derrière elle et lui coiffe les cheveux avec deux brosses. Elle se dirige maintenant vers moi, une brosse (...)

Va dans le pot !

Amélie Nothomb n’est pas sectaire : elle tient un feuilleton dans Charlie Hebdo et a donné un papier au Figaro Magazine, consacré aux Oiseaux d’Hitchcock. Nous avons commencé avec Amélie (la nôtre, pas l’écrivaine) une grande offensive contre les couches. Amélie, sur le pot, et Martine, à côté, chantaient : « Allez pipi, va dans le pot ! » sur un air bien connu des amateurs de balle aux pieds. D’un peu plus loin, j’ai mêlé ma voix aux leurs et nous avons entendu Amélie, émerveillée : « il connaît aussi la chanson, papa ». (...)

Acharnement

Cet après-midi, A a invité M à jouer dans sa chambre. Allongé sur les genoux de sa maman, M regardait sa sœur, ravie, faire le clown. Je ne comprends pas l’acharnement contre notre Constitution. Il s’agirait de donner plus de pouvoir au Parlement (en fait à l’Assemblée nationale, l’une de ses deux composantes). Mais celui-ci a le pouvoir de voter la loi et l’Assemblée peut destituer le gouvernement. Si on voulait réellement rééquilibrer l’exécutif et le législatif, c’est a l’exécutif qu’il faudrait donner un pouvoir plus grand ! Depuis le début de la Vème (...)

Biberon

Un peu après 23 heures 40, M s’est endormi sur son biberon. Je l’ai laissé sur son transat, pour voir ce qu’il va choisir entre la suite de la faim ou celle du sommeil. Dans trois heures, ou un peu plus, c’est Martine qui se lèvera ; puis moi trois heures après, ou plus. Ma nièce passe la semaine avec nous. A n’arrête pas de la solliciter pour jouer. Elle s’exécute de très bonne grâce. (...)

Vouloir placer les socialistes un peu partout

Réception la semaine dernière de La presse Littéraire, Frédéric Saenen s’en prend dans un long article au « Comment parler des livres que l’on a pas lu » de Pierre Bayard. A sa sortie, j’avais considéré ce livre comme une aimable plaisanterie potachée par un universitaire facétieux. Je me suis peut-être trompé. Dominique Strauss-Kahn va peut-être prendre la tête du FMI. Cela fait partie du charme de Sarko de vouloir placer les socialistes un peu partout. Un socialiste à la tête du FMI, ça peut être drôle. (...)

Les nuits sont trop silencieuses, chez nous

Tête à tête avec M, ce matin à l’aube sur le canapé. J’ai allumé la télévision, choisi les clips de M6 parce qu’il fallait bien choisir quelque-chose. Qui n’a pas regardé un clip de Norah Jones, à 4 heures 30 du matin, en donnant le biberon, n’a qu’une vague idée de ce que peut être l’éternité. Et l’éternité, c’est long, surtout vers la fin, si l’on en croit Woody Allen et Franz Kafka. Les centres commerciaux sont propices au sommeil de M, il a pris son biberon de midi avec plus de deux heures de retard. A croire qu’il ait besoin d’un certain (...)

Il n’avait pas l’air mécontent

En déballant ce matin le téléphone acheté hier, je me suis demandé l’utilité de la télécommande qui l’accompagnait. Ce n’était pas une télécommande, mais le téléphone en personne. Je l’ai installé mais le résultat n’est pas conforme à mes espérances : lorsque nous appelons quelqu’un, nous avons à la fois cette personne et son répondeur, comme si nous lui passions deux coups de fil en même temps. J’espère que Nanette va vite m’éclaircir sur la question. En fin d’après-midi, A a fait danser son petit frère. Il était assis dans son transat et elle lui (...)

Elle va être toute triste demain

Une journée ensoleillée, nous en avons profité pour nous promener sur les bords de Seine. A était ravie, même si, lors du retour, elle a été gagnée par la fatigue. Elle a une nouvelle fois beaucoup joué avec sa cousine. Elle va être toute triste demain, lorsque cette dernière va repartir avec ses parents et ses deux frères. (...)

Oiseau à ressort

Deux dentistes de garde dans le département, cela m’a semblé peu. Mais comme il n’y avait que trois personnes à attendre lorsque je suis vaillamment entré dans la salle d’attente, c’est peut-être suffisant. J’avais traversé Brunoy sans me perdre, bel objectif réalisé. Nous allons d’ailleurs bientôt investir dans un Bob-Bob, je voulais écrire un Tom-Tom, on m’excusera volontiers ce joke très private. Hier, sur les bords de Seine, j’ai commencé « Chroniques de l’oiseau à ressort » d’Haruki Murakami, qui m’a accompagné dans la salle d’attente du dentiste. (...)

Je ne le savais pas

Un peu plus de 21 heures, Martine repasse. A côté d’elle, M a les yeux bien ouverts. Il choisit une cible et la regarde attentivement. L’idée de dormir lui semble étrangère. Mon père nous a apportés des photos en noir et blanc de mes 18 ans (je suis vieux !). J’étais un beau jeune homme, mais je ne le savais pas. (...)

Mon nouvel ami

Nous sommes arrivés hier à la maison de campagne de papi. Quelques heures de ménage nous attendaient, Martine devenant une professionnelle de la lutte contre les araignées. Comme le dentiste est devenu mon nouvel ami, je n’hésiterai pas demain à faire une centaine de kilomètres (et autant pour le retour) pour le rencontrer de nouveau. Mardi, en montrant le fauteuil fatidique, j’ai finement dit que je prenais la place de ma fille. « Vous étiez jaloux » a-t-il répondu. (...)

Le futur est devenu un passé

Alors que la maison de campagne est devenue habitable, que nous avons enfin l’impression que les vacances ont commencé, une fuite d’eau nous rappelle à la triste réalité de la vie. Dans sa famille proche, deux corps de métier sont nécessaires : un garagiste et un électricien-plombier. Nous ne possédons ni l’un ni l’autre. Il est près de 22 heures, le plombier va passer, il habite à côté. Un peu plus de 22 heures, le futur est devenu un passé, la fuite d’eau a disparu. (...)

Les écrivains sont peu enclins à m’accorder des entretiens exclusifs

Aujourd’hui, j’ai acheté à Sens le numéro d’été du magazine des Livres. « L’énigme Beigbeder » constitue le principal titre de sa couverture. L’écrivain a accordé un entretien exclusif à Joseph Vebret. C’est le principal inconvénient de mon beau métier de professeur, les écrivains sont peu enclins à m’accorder des entretiens exclusifs. Alors qu’avec mes élèves, ou leurs parents, il me suffit de le leur demander. Brigit Bontour, du site des Ecrits-Vains, recense « Au secours pardon », roman dont je n’ai pas réussi à dépasser les trente premières (...)

Il nous fallait un saladier

Hier, nous avons profité de notre séjour en nos terres provinciales pour chercher des livres « Camille », pas la petite bête mais la petite fille. Dans une première librairie, l’ordinateur a informé la vendeuse de la présence du précieux ouvrage mais n’a pas réussi à le retrouver. Puis, en entrant dans un Casa (il nous fallait un saladier), A a demandé à sa maman si elle allait y trouver Camille. A côté de Casa, une autre librairie, spécialisée dans le destockage ; « Camille ! », A avait trouvé « Camille à la mer ». En rentrant, je prends les doudous d’A (...)

Il nous sera beaucoup pardonné

Visite d’Auxerre aujourd’hui, de jolies façades mais une ville morte le dimanche. Malheureuse A qui n’a pu entrer dans les magasins, fermés. Cette semaine, nous avons fréquenté deux cathédrales. Les deux fois, je pousse la poussette vide, Martine celle de M et A mène devant nous la visite au pas de course. Le but du jeu est de ne pas la perdre des yeux. Ce n’est pas très propice au recueillement mais il nous sera beaucoup pardonné. (...)

Légende familiale

Nous sommes de retour dans notre modeste logis. Ce matin, j’ai chargé les voitures sous la pluie. En début d’après-midi, je les ai déchargées sous la pluie, cette fois moins freinée par les arbres. Un peu plus tard, la pluie tombant plus fort, je me suis réjoui de ne plus être dessous. Hier, alors que je changeais la couche d’A, une guêpe a voulu se promener dans le peu d’espace compris entre mon polo et ma peau. Mécontente, elle m’a piqué. A priori, mon allergie aux piqûres de guêpe était une légende familiale. (...)

Premiers sourires

C’est fait, nous avons investi dans un système de navigation assistée. Un satellite américain a déjà dû nous repérer. Je regarde le ciel, nulle trace de satellite. Il nous voit, nous ne le voyons pas. A demande souvent ce que fait M. De temps en temps, elle nous dit qu’elle est contente d’avoir un petit frère. J’imagine leur complicité ces prochaines années. M fait ses premiers sourires, c’est toujours aussi beau. (...)

Il fera bientôt ses nuits

Dans la salle de bain, M a fait à sa maman ses premiers aheu. Il est allongé sur son transat et je le berce en écrivant. Il a fermé les yeux, est entré dans un sommeil qui devrait bientôt s’arrêter sous l’action de la faim. Dans la journée, si nous sommes à la maison, il a faim avec une régularité de métronome. La nuit, le sommeil commence à l’emporter sur la faim, il fera bientôt ses nuits. (...)

Un petit tour sur le Tour

Le quotidien français Libération, dans un élan on ne peut plus moralisateur, s’est joint au cœur des pleureuses qui annoncent la mort du Tour de France. Ne voulant pas être distancé dans la course à la vertu, Libération refuse désormais de donner les classements de l’épreuve cycliste, qui se demande si elle se remettra d’un tel préjudice. Le raisonnement me surprend : des tricheurs sont (ou non d’ailleurs) pris sur le fait, ils sont évacués de la course mais celle-ci est accusée de ne pas assez lutter contre le dopage. Ce sont pourtant deux grands noms qui ont fait (...)

Protestons contre les attaques à main armée !

C’est au tour de France-Soir de s’ériger en parangon de vertu en se retirant du Tour de France pour protester contre le dopage. Ce matin, un fourgon de convoyeurs de fonds a été attaqué au centre commercial Belle Epine, que je me surprends parfois à fréquenter. J’envisage de ne plus le faire pour protester contre les attaques à main armée. A la radio, Jean-Marc Morandini, qui pourtant a souffert dans sa carrière d’acharnement médiatique, donne l’impression de vouloir la peau du Tour. Son émission est pourtant intéressante, elle permet de savoir ce qui se passe à la (...)

Vacances

La couverture de TV Magazine nous apprend que Natacha Amal a oublié Ingrid Chauvin et qu’elle veut un enfant. Ne lisant pas l’article, je n’en dirai pas davantage. La série américaine « Héros » a une chanson de générique de mauvais feuilleton français. Je vais bientôt changer de pièce et d’ordinateur. A est couchée depuis plus de 90 minutes, M dort dans les bras de sa maman. (...)

J'ai déjà pris mon bain

A, lorsque j’ai arrêté le DVD pour la faire dîner : « J’ai déjà pris mon bain », montrant ainsi un usage parfait du passé. Elle est moins performante quand elle réclame « les bras de sa maman » ou « les bras de son papa ». Elle veut un « biberon de lait » quasiment à tous les repas. Nous lui donnons le midi et le soir comme dessert. Elle demande régulièrement à le prendre dans mes bras sur le canapé. (...)

Au fond ça ne change pas grand-chose

Le décès de Michel Serrault marque la fin d’une génération. Il montre le caractère inexorable du temps qui s’écoule, contre lequel on ne peut rien. Lorsque j’ai eu 40 ans, je n’ai pas eu envie de les fêter, j’avais l’impression de franchir un cap, une moitié. Je n’ose penser à mes 50 ans. Avoir de jeunes enfants passé 40 ans, passer des heures au milieu d’adolescents, cela peut donner l’impression de rester jeune, mais au fond ça ne change pas grand-chose. (...)

Mon côté réac de gauche

Concrètement, je ne vois pas bien comment peut s’organiser un service minimum à la SNCF. S’il s’agit de proposer un train sur deux à des usagers (je n’aime pas le terme « clients » dans le service public, c’est mon côté réac de gauche) déjà réduits à l’état de sardines en temps normal, je ne suis pas certain qu’ils apprécient l’effort à sa juste valeur. Si l’idée est de ne supprimer que les trains en dehors des heures de pointe, la grève perdrait de son intérêt. Le conseil constitutionnel risque de rejeter le préavis obligatoire de deux jours (pressions (...)