D’un seul coup, l’affaire Benalla a fait oublier le titre de champion du monde de l’équipe de France de football. On peut espérer que ce parcours footballistique reste plus longtemps dans les mémoires que cette « tempête dans un verre d’eau » pour reprendre l’expression du président Macron. Je suis intervenu plusieurs fois sur Facebook et sur Twitter à propos de cette affaire. J’essaie de rester rationnel et de m’opposer à toute hystérisation, ce qui tient de l’impossible. J’apparais ainsi pour certains comme un macroniste. Si c’était vrai, j’en tirerais la fierté qu’il y a à défendre son camp. Mais, malheureusement, je n’ai pas l’esprit de chapelle.

Marine le Pen, que je n’ai jamais beaucoup critiquée car je n’aime pas les meutes, est le parfait exemple de ce qu’il y a de plus détestable en la matière. Elle proclame haut et fort la vertu mais elle refuse de se rendre à des convocations de justice. Elle exige des explications mais n’en fournit aucune sur l’argent européen qui aurait été détourné. Guillaume Larrivé, autre parangon de morale, a commencé sa carrière de haut niveau avec Nicolas Sarkozy. Je n’ai jamais donné dans l’anti-sarkozysme forcené mais l’ancien président est loin d’être un modèle de vertu. Je pourrais ajouter Bruno Retailleau, en première ligne contre Emmanuel Macron, qui fut l’un des plus proches fidèles de François Fillon. J’ai plutôt défendu ce dernier mais il n’était pas tout blanc. G.Larrivé et B.Retailleau ne font que rejouer le match de la présidentielle. Un peu plus d’un an après, ils tiennent leur revanche. Ils ne lâcheront pas l’os qu’ils ont trouvé à ronger.

Je pourrais aussi évoquer les socialistes dont les casseroles susciteraient l’envie d’un grand cuisinier. Quant à la France insoumise, qui n’est pas exempte non plus de reproches, elle joue son rôle d’opposant idéologique en mêlant discours vertueux et recherche d’emballement médiatique.

Je n’évoque pas ici le fond de l’affaire, qui, en réalité, n’intéresse que très peu toutes les personnes dont je viens de parler.