Admiration
Jacques Layani
Je n’ai pas lu ce livre, mais votre phrase me fait réfléchir : "deux générations d’écrivains ne peuvent s’apprécier réciproquement que par intérêt".
Je crois qu’il faut interpréter un peu différemment : il faudrait dire deux générations SUCCESSIVES. Au-delà, il n’est pas rare qu’on admire, à tout le moins qu’on redécouvre des générations plus anciennes et qu’on se dise que ce n’était finalement pas si mal. Mais deux générations successives, c’est autre chose. On dirait qu’il FAUT mépriser, contester, écraser ceux qui viennent juste auparavant pour pouvoir exister. La mort du père, en quelque sorte. Stupide, mais réel. A moins qu’effectivement, l’intérêt entre en jeu. Répugnant, dans ce cas.
Et puis, il y a quelques génies comme le petit Rimbaud qui, lorsqu’il s’amène, méprise souverainement tous ceux qui sont venus avant lui, à quelques rarissimes exceptions près à qui il décerne des brevets de poésie avant de tout réinventer. Mais les génies sont assez rares, finalement.