Un rêve de Phébus

Un Phébus d'avant Phébus

C’est fait, nous avons changé d’année. Il ne faudra pas se tromper en écrivant 2018. Les journalistes, pour qui la forme est devenue plus importante que le fond, attendaient une prestation originale du Président Macron pour ses vœux du nouvel an. Ils attendaient une surprise. Elle est arrivée, sans être celle qu’ils espéraient : Macron est resté classique. 8 décembre 1979, un Phébus d’avant Phébus :

"Cher Y

Écrire un journal est très intéressant. J’en suis persuadé. Pourquoi ne l’ai-je pas fait plus tôt ? Pour la simple raison que c’est un travail assez fastidieux. Mais aussi parce qu’il est difficile de se confier. Rien ne me dit qu’on le lira. Mais rien ne me dit le contraire. Il peut tomber dans des mains indiscrètes. Je peux aussi faire preuve d’une grande confiance en moi et le faire lire. Qui sait ? Pas moi, tout du moins pour le moment.

Je me demandai pourquoi je n’avais pas écrit le moindre journal. En fait, j’en ai commencé, même plusieurs. Celui qui me reste en mémoire, je l’avais écrit à Nevers, il y a maintenant un an et demi. Je préparais mon examen d’éco et il me servait de dérivatif. Mais je ne l’ai pas continué. Il en est de même pour tout ce que, de moi-même, j’ai essayé d’écrire. En effet, l’envie de raconter par écrit m’a souvent habité -Qu’elle est-elle en train de faire maintenant ?-. Je me souviens avoir mêlé Langelot, les Compagnons de la Croix-Rousse et Jacques Rogy dans de fantastiques aventures, inachevées. Il en est de même, plus récemment, pour les aventures d’un groupe de jeunes face à une bande de loubards. Inachevé, tout l’a été. Un nouveau journal le sera aussi. C’est pourquoi je t’écris celui-là sous forme de lettres. Quand j’en aurai assez, j’arrêterai. Ce sera la fin de notre correspondance. Il y aura donc une fin. Mon travail ne sera pas inachevé.

Je peux aussi te dire pourquoi je te nomme Y. C’est tout simple. C’est pour que je ne t’appelle pas X. Je penserais trop que cela veut dire Xavier et je ne peux quand-même pas m’écrire à moi-même. Remarque, cela semblerait assez indiqué pour mettre de l’ordre dans ses pensées.

Ce soir, je vais voir un match de foot : Melun-Corbeil, un derby. Il y aura sûrement la foule. J’y vais avec Frédéric et son père. Nous retrouverons Eric et Richard : il y aura de l’ambiance."