Le petit contre le Grand
Lorsque je relis mon journal de 2003, je me dis que cette année me semble loin. Que dire alors des années, ou même des décennies précédentes ? Sommes-nous toujours la même personne ? Écrire pousse à se poser des questions qu’il faudrait ne jamais laisser apparaître. C’est Camélia Jordana qui a été choisie pour chanter le « Chant des partisans » à l’occasion de l’entrée au Panthéon des quatre héros de la Résistance, Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay. Certains évoquent à propos de cette cérémonie une opération électorale du président Hollande. Pourrait-on concevoir que tout n’est pas petit, que tout n’est pas calcul dans le monde politique, qu’il peut y avoir une place pour le Grand et le Beau ? Les journalistes et les hommes politiques eux-mêmes (lorsqu’ils sont dans l’opposition) encouragent cette petitesse d’esprit, cette petitesse de la pensée, pour ne pas employer le terme « mesquinerie » (comme Christiane Taubira l’a fait en début de soirée, interrogée par RTL et remettant sèchement à sa place un « polémiste »). Et puis, comment peut-on penser sérieusement que les gens orientent leurs votes en fonction des commémorations ?