« Mon malaise personnel avec les vidéocassettes était un phénomène tout à fait différent. Leur soumission aux images et aux impressions auxquelles elles étaient exposées était un trait que je possédais également. Elles pouvaient être de qualités variables, mais pour ce que j’en savais il n’existait pas de vidéocassette dotée de conscience, refusant, par principe, d’enregistrer une abomination. Du totalement trivial au purement sublime, cela ne faisait aucune différence pour elles. Le fait qu’on puisse effacer ce qui s’y trouvait simplement en enregistrant autre-chose par dessus et ainsi les réutiliser était tout simplement troublant. Le contenu précédent n’existait soudain plus. Il avait été remplacé par un autre contenu. J’étais mal à l’aise parce que j’avais beaucoup en commun avec ces objets inanimés. » Un extrait de l’excellent roman Karoo, de l’écrivain américain Steve Tesich. Pour ne rien gâter, la couverture est à la fois belle et agréable au touché ; la meilleure façon de contenir le livre électronique sans abuser de lois ni de taxes d’un autre temps.