L'Helvète est tenace
J’avais déjà mon Phébus de ce soir en tête alors que je regardais Federer ployer sous les assauts de son adversaire allemand. Une sorte de méditation sur ce champion qui, mécontent de l’élimination de son rival, allait le rejoindre ad patres parce que gagner Roland Garros ne valait plus réellement la peine. Mais l’Helvète est tenace et, par un retournement du destin dont seul le tennis a le secret, m’a obligé à changer mes plans. Pendant la retransmission, un journaliste remplaçait les images des joueurs pour donner des informations, qu’il n’avait pas plus que nous, sur la disparition d’un Airbus de la compagnie Air-France au large du Brésil. Mélange des genres insupportable. De même, mais il ne s’agissait pas d’un mélange des genres, Europe 1 consacrait des journaux spéciaux pour expliquer que personne ne savait rien. Les faits bruts, tragiques en eux mêmes, suffisaient.