Le 11 septembre a été "une bonne chose"
Raphaël Juldé a réussi à se remettre à son roman. Je devrais en faire autant, sous peine de faire passer ce projet pour une simple foucade. Comme l’écrit Gabriel Matzneff dans Les Demoiselles du Taranne, « la supériorité d’un enfant de papier sur un enfant de chair, c’est que, ce petit Harrison nouveau-né, je vais pouvoir l’oublier, penser à autre chose ». Mais avant de l’oublier, il faut déjà le terminer ; et pour cela, dépasser les premières pages. Les raccourcis sont parfois risqués. Transfuge consacre en effet sa couverture à l’entretien entre Jay McInerney et Frédéric Beigbeder, avec la citation suivante : « Le 11 septembre a été « une bonne chose » d’un point de vue romanesque. ». « Une bonne chose » est tout de même entre guillemets. Page 56, on peut en lire un peu plus : « D’une certaine manière, le 11 septembre -je déteste dire ça- a été une « bonne chose » d’un point de vue romanesque, littéraire ; la tragédie m’a aidé à évoluer ».