Un rêve de Phébus

Et à midi, tu es avec moi !

A table ce midi avec Pauline, Hannah et Jeanne : « hier, j’ai passé la journée avec Pauline, ce matin la matinée avec Hannah ». Jeanne poursuit à ma place : « et à midi, tu es avec moi ! ». J’évoquais une de nos salles des professeurs où je suis resté bloqué plusieurs heures pour cause de copies en retard, persuadé qu’il était temps de les rendre. « Il y a une tristesse dangereuse dans les premiers bruits produits par le travail de quelqu’un le matin ; c’est comme si le silence souffrait d’être brisé. La première minute d’une journée de travail vous rappelle toutes les autres minutes que composent une journée, et ce n’est jamais une bonne chose de penser à chaque minute séparément. Ce n’est que lorsque d’autres minutes ont rejoint la première, nue et solitaire, que la journée s’intègre plus sûrement dans le quotidien. Patty entendit que cela se produise avant de quitter la salle de bains. » Un passage de Freedom (Jonathan Franzen) que j’ai aussitôt eu envie de recopier. J’ai éprouvé un sentiment mitigé en commençant ce roman, j’avais l’impression de me retrouver dans un épisode de « Desperate housewives », impression qui aurait pu me le faire tomber des mains. Puis cette impression s’est estompée, avant de disparaître complètement, sauf dans mes souvenirs.