Un rêve de Phébus

Ces petites jeunes filles, discrètes et mignonnes, fières de s’afficher au bras du bad boy de la classe

Lors de mon premier cours, en terminale, je me suis retrouvé avec un pied nu juste devant moi, obstruant ma vision. Il est en effet malaisé de s’adresser à une quarantaine de personnes tout en ayant l’impression d’avoir un pied comme unique spectateur (j’hésitais entre spectateur et interlocuteur). Le pied, à ma demande, a vite retrouvé sa sandale. Sa propriétaire s’inquiétait d’une piqûre de moustique qui la démangeait. Pour la première fois, à ma connaissance, un homme avoue avoir transporté des mallettes remplies de billets de banque, entre l’Afrique et l’Europe. Le quotidien Libération (14 septembre 2011) en profite pour titrer sur « Les agents troubles de Sarkozy ». Le Président, qui a bien œuvré pour la désacralisation de sa charge, en aura au moins conservé une des habitudes, pas forcément la plus glorieuse. Les détenteurs du pouvoir semblent avoir une certaine fascination pour les mauvais garçons. Un peu comme ces petites jeunes filles, discrètes et mignonnes, fières de s’afficher au bras du bad boy de la classe.