Un rêve de Phébus

Certains journalistes commencent même un exercice d’auto-flagellation

Bernard-Henry Lévy parle de lynchage médiatique à propos de DSK. J’avais plutôt l’impression que les médias mettaient en avant l’infortune de cet homme et en accusation la justice américaine. Différences d’impression… Les images qui tournaient en boucle le font aussi passer pour une victime d’un système accusatoire qui prend un malin plaisir à exhiber ses proies. Les médias prennent cependant un virage en évoquant les pratiques sexuelles du dirigeant socialiste. Certains journalistes commencent même un exercice d’auto-flagellation (c’est assez remarquable car ils sont nombreux à réclamer cet exercice à quelques corporations, tout en s’en abstenant pour eux) : ils auraient dû écrire sur le sujet. Un des arguments de BHL est intéressant : une personnalité de premier plan ne doit pas être traitée comme un simple quidam car elle est beaucoup plus exposée que celui-ci. Elle devrait être davantage protégée. On lui ajoute une humiliation incomparable à celle que peut ressentir l’individu lambda. La loi interdit en France de montrer des images de prévenus menottés. Ces images ont été diffusées en boucle et quelques journalistes se demandent si la loi doit être respectée. La question ne se pose pas : la loi doit être respectée. Source d’interrogation : si DSK est coupable, comment n’a-t-il pas envisagé les conséquences que son acte n’aurait pas manqué d’entraîner. S’il a éprouvé une pulsion, la rationalité n’a plus sa place.