Un rêve de Phébus

Je l’avais dérangée pendant sa douche

Souvenirs d’il y a 30 ans, des gens manifestant leur joie. Le bonheur de voir le visage de François Mitterrand apparaître progressivement sur l’écran. Les vieux hommes politiques du RPR qu’on aurait cru à un enterrement sur les plateaux de télévision. Le week-end du premier tour, ou celui du second je ne me rappelle plus, j’étais allé passer le week-end chez un copain de fac (ou chez quelqu’un de sa famille). J’étais arrivé en avance. Sa sœur, juste vêtue d’un peignoir (je l’avais dérangée pendant sa douche) était venue m’ouvrir. Je ne devais plus la revoir. Je m’inquiétais de rentrer à temps pour aller voter, je ne voulais pas que mon suffrage manque. Le 11 mai à la gare, alors que je me rendais à la fac, j’ai croisé ED qui revenait de la place de la Bastille. Je n’y étais pas allé, peut-être parce que je n’y avais pas songé, peut-être à cause de mes cours du lendemain (j’étais déjà trop raisonnable) ou peut-être, enfin, parce que je n’aimais déjà pas la foule.