Un rêve de Phébus

Les gens détaillent d’un air soupçonneux ce que vous leur vendez pour une misère

Il suffit que nous participions à une brocante pour me rappeler pourquoi je les déteste autant. Depuis des années, j’ai l’impression de transporter le même nombre de caisses de la cave à la voiture puis, le soir, de la voiture à la cave. Les gens détaillent d’un air soupçonneux ce que vous leur vendez pour une misère. J’ai remplacé Martine deux fois pendant quelques minutes et je n’ai pas aimé jouer au vendeur. Au moins pas mal de vêtements sont partis. Nous avons passé quelques jours à la campagne, du mardi au vendredi, une sorte de week-middle prolongé. J’aime autant le bas-débit que les brocantes. Hier soir, je n’ai pas regardé « On n’est pas couché » jusqu’à la fin. J’ai malheureusement manqué l’affrontement annoncé entre Edwy Plenel et Eric Zemmour. Juste une petite escarmouche avant les propos lyriques de Philippe Caubère contre la pénalisation des clients des prostituées : Plenel affirmait doctement que nous vivons une époque grave, Zemmour a rétorqué « comme toutes celles qui l’ont précédée » et lorsqu’il a cité en exemple 1914 et 1942, le fondateur de Mediapart l’a traité d’homme du passé. Moi non plus, je ne vois pas en quoi notre époque est plus grave que celles qui l’ont précédée.