Mes jeunes collègues me font rire
De longues heures de surveillance dont je suis sorti dans une sorte d’état brumeux. Juste après, les mondes virtuel et réel se sont entrechoqués : je répondais sur Facebook à un collègue au sujet d’une analyse de Slavoj Zizek sur les révolutions arabes, je levais la tête pour mieux me relire et le collègue est apparu devant moi. Martine remarquait il y un jour ou deux que l’utilisation de Facebook change les relations avec les élèves. J’aurais aimé qu’internet et Facebook existent lorsque j’étais élève. Il y a quelque temps, de jeunes collègues déliraient sur les solutions à envisager à cause d’une panne de chauffage qui rendait la salle à manger des professeurs encore plus froide qu’elle ne l’est habituellement en automne et en hiver. Je leur ai répondu que je devais ressentir l’effet de l’âge : jusqu’à présent, mes élèves me faisaient rire, désormais ce sont aussi mes jeunes collègues qui le font. Que ce soit au sujet des nouvelles technologies ou à celui de la jeunesse, on ne pourra pas dire que j’ai une conception passéiste de l’existence.