Un rêve de Phébus

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août 2008

Je ne peux pas t’en donner, je veux grandir

Nous avions fait la surprise du zoo à A, qui n’a réalisé que devant son entrée. Elle était enthousiaste et il fallait la voir, son seau de pop-corn à la main, dire bonjour aux animaux lorsque nous arrivions devant leur cage. A midi, de superbes paons essayaient de partager notre repas. A a dit à l’un d’eux : « Je ne peux pas t’en donner, je veux grandir ». Devant l’une des cages, elle a improvisé une chanson sur les animaux. Au début, nous avons cru qu’il s’agissait d’une chanson apprise à l’école. C’était bien une improvisation. A parle beaucoup, (...)

L’explication d'une mystérieuse fuite

Plaisir de retrouver les Péplautes Canal historique hier soir dans un restaurant spécialisé dans le cochon et dans les fruits de mer. Amélie Nothomb, la religion et un licenciement ont constitué les plats de résistance de nos conversations. Pierre Cormary nous a montré le tout dernier nouveau né de la romancière belge, qu’il a lu et qu’il va chroniquer pour l’un des titres du Président Vebret. De temps en temps, il recevait une goutte d’eau venant de la climatisation. Le maître d’hôtel a semblé content d’avoir trouvé l’explication de cette mystérieuse fuite. (...)

Un authentique réactionnaire comme notre époque ne les aime pas

Décès d’Alexandre Soljenitsyne, le plus célèbre des dissidents soviétiques, prix Nobel de littérature. Rescapé de la guerre, rescapé du goulag et rescapé d’un cancer, il aura réussi à empoisonner la vie de la nomenklatura soviétique puis celle des Américains dont le mode de vie ne lui inspirait que mépris et dédain. Un authentique réactionnaire, russe de surcroît, comme notre époque ne les aime pas. M comprend de plus en plus de mots (liste non exhaustive) : doudou, gâteau (avec un sens extensif : tout ce que l’on peut manger avec ses doigts est nommé ainsi), on va (...)

Le Livre 1 du Capital

Martine explique le déroulement du prochain départ en vacances. « On va dormir chez tata A une nuit, puis quelques nuits chez tata S, puis nous redormirons chez tata A. » A, enchantée, répond : « On va faire un petit mélange de maisons ». Ce matin, j’ai accompagné mon père à sa maison de campagne, nous avons déjeuné dans un restaurant de Courtenay puis je l’ai déposé avant de reprendre la route dans l’autre sens. L’autoroute est monotone lorsqu’on tente de lutter contre le sommeil causé par la digestion. Il m’a rendu le Livre 1 du Capital de Marx qu’il a (...)

Esclavagisme

M commence à essayer de répéter quelques mots que nous prononçons. C’est amusant de constater ses progrès. Il sait maintenant essuyer ses mains et sa bouche à son bavoir lorsqu’on le lui demande. Lui changer la couche est parfois sportif. Il peut soit refuser de tendre les jambes, soit vouloir absolument se mettre sur le ventre ; ce qui convient très mal à l’exercice, surtout lorsque le caca s’est répandu. A table, samedi soir, une convive a parlé d’esclavagisme à propos de magazines qui ne rémunèrent pas leurs auteurs. J’ai répondu en mettant en avant le plaisir (...)

Une oeuvre surfaite ?

Bonne surprise hier en me connectant sur mon compte bancaire : les impôts me remboursent un trop-perçu, conséquence de l'arrivée de M parmi nous. Second aller et retour dans le Loiret de la semaine, je suis allé ce matin chercher mon père à la campagne pour le ramener dans sa demeure citadine. Reçu par courrier électronique de la part de G un très beau texte de Gabriel Matzneff paru dans le numéro de la revue Eléments de cet été, à l'occasion de réédition de «Comme le feu mêlé d'aromates» (Table Ronde). Ludovic Maubreuil et Juan Asensio sont à l'honneur dans la revue (...)

Leçon d'informatique

J’ai pu relier le petit Asus à l’internet par un câble ethernet (c’est formidable, ça se fait tout seul et ça marche du premier coup) et par la wifi (quelques jours après une première tentative infructueuse, je me suis retrouvé sans trop savoir comment sur un écran de Neuf, me demandant identifiant et mot de passe puis me permettant d’accéder à internet, ça a presque marché du premier coup). L’Asus n’est pas un communicant parfait car je ne le connecterai pas à un téléphone mobile mais il n’en est pas loin. (...)

Cela faisait presque une heure

Après une nuit passée près de Chateauroux, nous avons pris la route pour Agen où nous sommes arrivés hier en milieu d'après-midi. Aujourd'hui, la pluie a attendu 17 heures pour arrêter de tomber. A ne voulant pas dormir, je me suis sacrifié pour siester à côté d'elle. Elle s'est vite endormie (mais après moi) puis, un peu plus tard, constatant son réveil, je l'ai autorisée à sortir du lit. Lorsque j'ai réussi à émerger je pensais que seules quelques minutes s'étaient écoulées depuis son départ de la chambre. Cela faisait presque une heure. (12 août 2008) M n'arrête (...)

Même s'il y en a plusieurs, un doudou est unique

Nouveaux mots dans le vocabulaire de M: balle et ballon. Tout à l'heure, nous ne trouvions plus son doudou lion. En étendant le linge, Martine l'a retrouvé, dans la gueule du chien. Elle a pu le lui faire poser puis le récupérer dès sa seconde tentative. Le doudou n'a pas été abîmé. Il a pris le chemin du panier à linge sale et Martine l'a remplacé par un doudou identique, sans que M ne s'en aperçoive. Il y a quelques mois, A s'était rendue compte qu'elle avait plusieurs doudou dodo. Elle n'en a pas éprouvée la moindre surprise et ne cherche pas à en avoir plusieurs à la (...)

Le dangereux précédent de la Serbie

Amélie Nothomb est consacrée « reine de la rentrée littéraire » par le Figaro (19 août 2008). Sa photo occupe un quart de la première page du quotidien. Texte d’Alain Minc dans Libération du 18 août 2008 sur les événements de Géorgie, un texte qui me semble tenir la route (ce n’est pas si fréquent, ni de la part de l’essayiste (c’est ainsi que Libération le présente) ni sur ce sujet). Il parle d’Empire et évoque le dangereux précédent de la Serbie. La Géorgie et l’Ukraine lorgnent du côté de l’Otan. Qui croit que la Russie acceptera la présence de (...)

Quand je suis joyeux, j’ai une sexualité libertine sans immoralité

L’épicerie dans laquelle j’achète mes journaux n’étant pas encore ouverte lorsque, ce matin, je suis passé devant avec A, je me suis rabattu sur le Parisien (20 août 2008), seul quotidien vendu dans le café situé près de la halte garderie. Le plaisir de lire un journal en buvant un café… Bien m’en a pris puisque le quotidien a organisé une rencontre entre Fabrice Luchini et quelques-uns de ses lecteurs, dont j’aurais adoré faire partie. Extraits : « Vous me renvoyez à ma condition, c’est clair. Le mec en fin de piste. Physiquement, je sens encore un écho sur les (...)

Des lettres graves, voire sentencieuses

Comme chaque année, la rentrée littéraire précède la rentrée scolaire. Comme chaque année, je la trouve excitante, même si elle est parfois décevante. Ce ne sera pas le cas cette année (j'ai l'impression d'écrire un début de chronique, j'en ai deux sur le feu) : un (très ?) bon Nothomb, un Angot qui donne envie de la lire et quelques autres romans alléchants. Très belle première page du Figaro littéraire (21 août 2008) avec une photo de Francis Scott Fitzgerald et de sa fille, Scottie, au volant d'une voiture décapotable. «Pour la première fois sont rassemblées les (...)

Urgences

Le soir, un peu plus de 21 heures, nous séjournons dans maison de campagne de papi. Les enfants se sont endormis très rapidement. Martine prépare des boites de lait en poudre pour les servietter. A la télévision, des chirurgiens et des orthopédistes se battent. C’est le principal inconvénient de la maison de campagne, ne pas pouvoir échapper à Urgences. (...)

j’ai beaucoup à me faire pardonner

Premier achat de la rentrée littéraire : Le fait du prince, d’Amélie Nothomb. Je n’ai pas terminé celui d’il y a deux ans, pas lu celui de l’année dernière, j’ai beaucoup à me faire pardonner. Pendant notre promenade à Montargis, M a failli perdre trois fois son doudou, qu’il laisse volontiers tomber hors de sa poussette. Les deux premières fois, une personne m’a averti. La dernière fois, je m’en suis aperçu quelques minutes après, je suis retourné sur nos pas et l’ai retrouvé sur un parapet, plein de reconnaissance pour le quidam qui l’avait ramassé. (...)

Comice

Le baron Pierre de Coubertin a fait beaucoup de mal au sport français. Pourquoi gagner lorsque «l'essentiel c'est de participer ?» Ce matin, avec le titre olympique de l'équipe de France de handball, le leitmotiv est différent : «une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne». Il ne reste plus qu'une quinzaine de minutes avant la fin de la matinée. A fabrique un collier de perles, M termine sa sieste (il commence à se manifester) et Martine ajoute un trou dans le mur de la salle à manger pour poser un cadre. Le soir, les enfants sont couchés. Cet après-midi, nous sommes allés à (...)

Je venais d’avoir Gallimard au téléphone

Lecture de « Réflexions sur la littérature » d’Albert Thibaudet. Une rentrée littéraire est toujours excitante mais il est nécessaire aussi de ne pas être complètement dedans. Il manque une vingtaine de pages dans mon édition des Réflexions. Je passerai jeudi chez Gallimard pour le changer. Je me suis amusé lorsque j’ai dit à Chris sur msn cet après-midi que je venais d’avoir Gallimard au téléphone. Puis ai attendu un peu pour révéler que c’était juste pour une histoire de pages manquantes dans un livre. (...)

Il ouvre ses pages parce que je l’aimais

Lecture des premières pages d’Odeur du temps, de Jean d’Ormesson. Première phrase de l’avant-propos : « Ce que j’ai fait de mieux dans ma vie, c’est ma fille ». Je le dirais aussi volontiers pour mes trois enfants. L’écrivain publie, dans la maison d’édition fondée par sa fille, et qui porte son nom, une nouvelle série de chroniques écrites dans différentes publications, notamment le Figaro et le Figaro Magazine. Les premières s’adressent à Bernard Frank. « Frank était un écrivain qui faisait rêver les jeunes gens. Il avait un immense talent. Accessoirement, (...)

Ou alors les films durent très longtemps

Retour à la civilisation, je vais de nouveau pouvoir profiter de mon lit. Nous dormons dans la maison de campagne sur deux matelas posés à même le sol, dont un, le mien, est plus ou moins défoncé. Retrouver une baignoire dans laquelle l’eau coule normalement, ce n’est pas mal non plus. Je donne l’impression de me plaindre mais que deviendrait un journal sans ces petites choses du quotidien ? Raphaël Gluksman débattait à la radio sur la Georgie. Le livre qu’il a écrit à quatre mains avec son père constituait peut-être un passage de témoin. Comme il dit la même chose que (...)

Je n'ai fait que jeter un rapide coup d'oeil

J'aurais volontiers posé mes guêtres un petit moment ce matin dans ce temple dédié à la littérature qu'est la maison Gallimard. Me sentant intrus, je n'ai fait que jeter un rapide coup d'oeil aux bibliothèques remplies de prestigieuses signatures. J'ai quitté les lieux avec un nouvel exemplaire des Réflexions sur la littérature d'Albert Thibaudet et avec Un rude hiver de Raymond Quenau, offert pour le dérangement. En arpentant les rues parisiennes après cette trop brève visite, je me suis dit que travailler chez un tel éditeur ne devait pas être désagréable. (...)

Il paraît que moi aussi

Fin des vacances, une nouvelle année scolaire commence la semaine prochaine. Sur trois classes, j’en découvrirai deux. Les élèves de terminale ne seront pas des plus faciles mais au moins, je les connais. A est ravie de reprendre l’école. Je doute que Nath éprouve la même joie. Notre salon de coiffure a profité d’un changement d’enseigne pour se faire faire un lifting complet. Surprise lors du shampooing, les fauteuils sont des fauteuils masseurs. Je préfère de loin les mains des coiffeuses qui, elles, n’ont pas changé. M est tout beau les cheveux courts. Il paraît que (...)

Tiens, je suis moins badin qu’hier soir

J’ai presque terminé ma chronique pour la PL. Quelques relectures et aménagements puis je l’enverrai au Président. Ce matin, à la radio, à propos des soldats français en mission en Afghanistan qui diffusent sur le net des films de leur quotidien guerrier, un politologue spécialiste des médias a réinventé l’eau chaude en prétendant que l’opinion publique allait pouvoir agir sur les conflits modernes. L’opinion publique américaine n’a-t-elle joué aucun rôle lors de la guerre du Viêt-nam, ni l’opinion française lors de la guerre d’Algérie ? L’inculture (...)

Aimez-vous les uns les autres, ou disparaissez !

C’est fait, ma chronique est partie. Je parle dedans de Thibaudet, de Zola et de moi. Le Journal du Dimanche (31 août 2008) titre « opération survie » à propos de l’université du parti socialiste et des dix semaines qui viennent. Il parle d’ « enterrement du fossoyeur » au sujet de François Hollande. Des dirigeants aimables et sympathiques ont rappelé que le parti avait gagné beaucoup d’élections locales sous sa présidence. Il a juste perdu toutes les élections les plus importantes. Quant à Ségolène, elle n’a fait qu’un rapide saut à la Rochelle où elle a (...)