Un rêve de Phébus

Souvenirs d’anciens combattants, défenseurs sourcilleux du dogme

Nous ne sommes pas encore en mai que l’overdose nous gagne. Souvenirs d’anciens combattants, défenseurs sourcilleux du dogme, mai 68 est à la mode. Surtout, ne leur dîtes pas que mai 68 a fait le lit du capitalisme financier mondialisé. « 40 ans après, voyons, c’est d’un ridicule achevé » comme pourrait le dire le sénateur socialiste Henri Weber. Il est vrai que 40 ans, dans l’histoire de l’humanité, c’est une très longue période, suffisamment pour que toute conséquence disparaisse, comme par enchantement. Il y a eu deux mai 68 (le cœur de mes lectrices : tu sous-entends qu’on nous bassine déjà avec un, pour prétendre ensuite qu’il y en a deux) : un mai 68 étudiant et libertaire, et un mai 68 ouvrier. C’est le premier que Sarko a mis en cause à la fin de la campagne électorale, pas le second. C’est le premier qui domine largement dans notre inconscient collectif, pas le second. C’est pourtant le second qui est le plus mémorable.