Un rêve de Phébus

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mars 2008

C'est une blague

Achat de livres à Auxerre : « Les frères séparés » de Maurizio Serra, « Auto-da-fé » d’Elias Canetti et « Des lendemains de fêtes » de Pascal Sevran. Lorsque nous partons pour la journée, comme avant-hier et aujourd’hui, A ne fait pas la sieste et ne prend pas son biberon de quatre heures. Nous lui proposons d’en prendre un le soir, en guise de dîner. Elle en est ravie. Tout à l’heure, après l’avoir bu, elle a dit à Martine qu’elle voulait manger. « Tu as mangé déjà » lui répond sa maman, avant d’ajouter : « Que voulais-tu manger ? ». A : (...)

Je me suis transformé en une force d’intervention rapide

Martine et A font la sieste. M est sur son tapis. Il est attiré par tout ce qu’il ne doit pas toucher et se déplace de plus en plus vite. Je me suis transformé en une force d’intervention rapide. Plusieurs heures sont passées, nous conduisant au soir. J’ai sorti les poubelles. Leur contenu n’est récolté qu’une fois par semaine, ne pas louper le jour. Nous regagnons demain nos pénates. Professeur sérieux, j’ai invité des copies à m’accompagner lors de notre séjour champêtre. Je n’en ai corrigé aucune, mais je vais faire en sorte de ne pas les oublier. (...)

Du soleil au dessus de nos têtes

Retour à la maison, après un trajet assez rapide. Je ne roule pas très vite mais la distance est assez courte, sans circulation un simple jour de la semaine. J’ai chargé la voiture sous une légère pluie ce matin. Nous sommes partis en début d’après-midi avec du soleil au dessus de nos têtes. A a ainsi pu profiter du jardin, quelques minutes, avant notre départ. Libération, que je n’ai pas acheté (je ne peux tout de même pas faire ma bonne action trop souvent), titre « Français cherchent vrai président » sur l’ombre de Sarko vu de dos (3 mars 2008). C’est la (...)

Notons !

Après le site qui propose de noter les professeur, en est apparu un autre qui permet de noter son médecin. Pourraient être également notés les parents d’élèves, les parents par leurs enfants, les enfants par leurs parents, les voisins, le conjoint, les amantes, les amants, les collègues (qui parfois sont les mêmes). (...)

Il dégonflait les baudruches des bons sentiments et les révoltes trop courageuses

Sophie Marceau, fort belle femme au demeurant, a quitté avant-hier soir le plateau du journal de 20 heures au motif que JM Le Pen était lui aussi invité à ce même journal. Si j’ai bien compris, l’actrice devait promouvoir un film dans lequel elle joue une résistante. Notre époque a les résistances qu’elle mérite. Je promets que je n’avais pas vu la couverture de Télérama (semaine du 8 au 14 mars 2008) avant d’écrire ces premières lignes. L’hebdomadaire rend en effet hommage à Pierre Desproges, « méchamment absent ». Cet hommage est beau et drôle à fois. (...)

L'avenir du football français

Un petit détour sportif : les meilleurs footballeurs français jouent à l’étranger alors que les meilleurs étrangers ne jouent pas en France. Voilà pourquoi notre championnat est si mauvais. Comme il a été vendu à une chaîne privée payante et à un opérateur de téléphonie, il perdra de surcroît une bonne partie de son public. Hier, j’ai peut-être été trop sévère envers Télérama en oubliant une hypothèse, celle de l’auto-dérision. Hier toujours, j’ai conduit mon père à sa maison de campagne. Au restaurant, le pâté, lui aussi de campagne, était servi à (...)

Nous nous en sommes bien sortis tous les deux

Nouvelle promenade vers le Loiret demain matin, je file chercher mon père pour le ramener chez lui. En fin d’après-midi, j’ai donné son bain à M ; deuxième fois mais la première en étant seul à la maison avec lui. Nous nous en sommes bien sortis tous les deux. Martine est arrivée à temps pour le mettre en pyjama et j’ai enchaîné sur le bain d’A. Puis nous les avons faits manger, avant de commencer le cérémonial du coucher. A peine la porte de leur chambre fermée, l’impression qui domine est celle d’un grand calme. Pourtant, ils ne sont ni très agités, ni très (...)

Best of

En ramenant mon père chez lui, j’ai récupéré la petite voiture rouge, que j’avais lâchement abandonnée au profit de l’automobile paternelle. J’ai une nouvelle fois beaucoup roulé ce matin. Au retour, arrêt dans le centre commercial sis entre nos deux communes ; je me suis offert deux crêpes, une bolée de cidre et le « best of bénabar » composé d’un cd et, surtout, d’un dvd live. C’est un peu tôt pour faire un best of mais le dvd ajouté en bonus le justifie largement. Nous avons ainsi un bel objet, avec également les paroles des chansons et des photos, (...)

Un personnage qui compte

Soirée de résultats d’élections, même si les propos sont convenus, l’exercice auquel se livrent les hommes politiques restent regardable. Notre maire est sur un plateau de télévision, signe qu’il est devenu un personnage qui compte dans son parti. Il a progressé, il parle moins vite que la dernière fois où je l’ai aperçu à la télévision. La rumeur veut que Sarko lui ait fait des propositions, comme celle de devenir ministre. Elle vient très certainement de ses amis politiques. Les cours reprennent demain. (...)

Un manche a balai élu, mais pas à 70%

Notre maire, désormais incontournable sur les plateaux télévisés, pouvait hier soir batailler l’esprit serein, lui dont la liste a recueilli plus de 70% des suffrages. Un tel score, alors que trois autres listes étaient présentes, est impressionnant. Il est vrai que, dans notre bonne ville, si la gauche présentait un manche à balai, il serait quand-même élu, mais pas à 70%. Depuis les dernières élections municipales, le maire a presque doublé son pourcentage de voix ; le maire, ou plutôt sa liste, car contrairement à ce qu’on essaye de nous faire croire, dans un souci peu (...)

Etbindidon

Pour la première fois, A a fait sa sieste de l’après-midi sans sa couche. Elle a parfois essayé de la faire à l’école, les rares fois où elle fréquente ce lieu l’après-midi, mais on ne peut pas dire qu’elle ait réellement dormi. Lorsque Martine me l’a dit, alors que je refermais la porte d’entrée, j’ai prononcé ma phrase fétiche : « etbindidon », avant d’ajouté « c’est bien ». Et A de répéter : « papa a dit ebindidon c’est bien ». Progrès aussi pour M qui essaie de se mettre debout en s’arc-boutant sur ses jambes et ses bras. (...)

Il suffit de s’intéresser un peu à la docimologie pour le savoir

Sortie familiale dans un centre commercial, j’ai offert à Martine pour son anniversaire un appareil photo numérique. Je sens que nous allons être bombardés. Messages téléphoniques de ses sœurs pour l’occasion (nous n’avons pas réussi à entendre la sonnerie) et très gentille carte venue de Belgique. Charlotte saura ainsi que sa carte est bien arrivée avant même que je lui dire par courriel. Des chercheurs ont trouvé que des copies de sciences économiques pouvaient être notées de façon très diverse, avec des écarts assez importants. Il suffit de s’intéresser un peu (...)

Pèlerinage annuel

Pèlerinage annuel demain au Salon du livre de Paris, je verrai peut-être des Péplautes et la charmante attachée de presse des Editons des Femmes. Je vais partir de bonne heure, car au fur et à mesure que l’après-midi avance, je trouve la foule de plus en plus insupportable. Je profiterai donc de l’essentiel des stands le matin. (...)

Cure de jouvence

Retour de la Porte de Versailles, je sors épuisé du Salon du livre mais je m’y sens bien, un peu comme si j’étais dans mon élément (je me sens bien au lycée aussi, mais ce n’est pas la même chose). J’ai l’impression de suivre une cure de jouvence, peut-être apportée par la proximité de la file d’attente des lecteurs (surtout de jeunes lectrices, mais moins de tenues noires que les années précédentes) friands de dédicaces et d’échanges verbaux avec Amélie Nothomb. Je ne fais plus partie de cette queue mais j’assiste volontiers à quelques minutes de la séance. (...)

Dans la vie il y a tout de même de vrais sujets

La gauche reproche à la droite sa surdité, la droite assure comprendre la volonté des citoyens de poursuivre les réformes, tel est le résumé de cette soirée électorale. Au Salon du livre (car dans la vie il y a tout de même de vrais sujets), j’ai découvert décapage, revue littéraire soignée, qui alterne textes courts et textes plus longs, et qui vient d’être reprise par la Table ronde. (...)

Il est où le crâne de maman ?

La gastro nous rend de nouveau visite : premier atteint, M l’a gracieusement offert à sa grande sœur. Cette dernière, pour faire comme sa maman, disait hier qu’elle avait mal au crâne. « Où est ton crâne ? ». Elle me répond en montrant son pied puis, se doutant de quelque chose, elle me demande : « Il est où le crâne de maman ? ». Première sortie d’A avec son école, première visite d’un zoo. Hier soir et ce matin, elle était plus excitée par le pique-nique que par le zoo. Avec Marisa Berenson, nous avons un peu parlé de Barry Lyndon et de Kubrick. Elle me (...)

Je ne veux pas la couche, je suis grande

Deux soirs sans Phébus, le sommeil a été plus fort que l’envie d’écrire. Dès qu’un des Petits est touché, toute la famille en profite. Hier midi, Nath n’est pas venue déjeuner à la maison, par précaution. Depuis le 11 mars, lendemain du 10, A fait la sieste sans couche. Elle le dit tous les jours : « Je ne veux pas la couche, je suis grande ». Elle la conserve tout de même pour la nuit. Deux conseils de classe aujourd’hui, près de 5 heures assis au tour d’une table, au moins c’est fait. (...)

Faut pas la décoller

Sortie du bain, je demande à A de me donner sa joue pour mettre de la crème dessus. « Faut pas donner la joue, faut pas la décoller, faut la laisser collée ». Quelques minutes auparavant, alors que M tirait sur la jambe de sa sœur lors de leur bain commun, Martine lui avait dit : « Ne décolle pas la jambe de ta sœur ». Il suffit de dire les choses une seule fois pour qu’elles rentrent. Je viens de découvrir le blog de Christian Sauvage, « blog mêlant vie quotidienne et vie littéraire. Portant un regard amusé sur nos vies minuscules face à des problèmes capitaux. Et (...)

Père affameur

A était ravie à midi de me ramener des chaussettes des courses qu’elle est allée faire avec sa maman, des chaussettes illustrées. Pendant le repas, mes pieds nus n’ont pas échappé à son regard acéré. « Papa, il faut mettre tes chaussettes ». Nous avons convenu que je le ferais après la sieste. A son réveil, elle n’a pas attendu longtemps pour m’en tendre une paire. Ce soir, M n’arrivait pas à dormir. J’avais oublié de lui donner le dessert remplaçant le biberon du soir, père affameur. Le Monde du 17 mars 2008 profite de la démission du PDG de la société (...)

Les cloches déposeront sûrement leur œufs sur le balcon

C’est agréable un dimanche soir, avec l’idée que le lundi qui suit est férié. Un peu comme un dimanche de vacances. La commémoration livresque de mai 68 a déjà commencé. Il y a 20 ans, j’avais acheté quelques ouvrages. Cette année, je crois que je m’abstiendrai. Je n’aime pas écrire « il y a 20 ans », comme je n’aime pas penser, je l’ai fait l’autre jour, que je n’ai plus qu’une quinzaine d’années d’enseignement devant moi. Demain, ma sœur et sa petite famille viennent passer l’après-midi à la maison. Les cloches déposeront sûrement leur œufs (...)

A la poursuite d’une balle qui lui échappait

Ce matin, A me regardait transférer les films du camescope vers l’ordinateur. Quand elle s’est vue se préparer à souffler les bougies de ses trois ans, elle s’est exclamée « allez A, souffle ! », puis elle a applaudi. M a profité de la présence de ses cousins pour commencer à marcher à quatre pattes. Les gestes étaient loin d’être assurés, ça a été très bref, mais c’est un bon début. Il a aussi rampé très vite sous la table, à la poursuite d’une balle qui lui échappait. (...)

Il faut que je pense à emporter avec moi mon ami

Journée très chargée, celle de demain le sera guère moins. Ainsi, le Bac a vraiment commencé. Le plus dur a été d’enchaîner les cours presque dans la foulée, un peu déphasé suite à ces quatre heures d’interrogation. Au moins demain, je n’aurai pas de cours à assurer après, mais une trentaine de kilomètres en voiture. Il faut que je pense à emporter avec moi mon ami double Tom. Le conseil de classe de Nath s’est bien passé. (...)

Le dernier mégalo

Philippe Sollers est en couverture du nouveau Magazine des Livres. Il y est qualifié de « dernier mégalo ». Le bon Joseph connaît pourtant bien le petit monde de l’internet littéraire, il sait que les prétendants au titre de mégalo sont légion. Mon bref séjour dans le sud-ouest du département s’est bien passé. J’ai vu des candidats intéressants, qui avaient bien préparé leur passage. (...)

Tendre est l'ennui

Pierre Jourde, dans le Magazine des Livres d’avril-mai 2008, s’offre Cormac McCarthy (« La route »). Il commence sa critique en faisant comprendre au lecteur qu’on ne la lui fait pas, à lui : « C’est une cause entendue, La route, de Cormac McCarthy, est un chef d’œuvre . Les critiques s’extasient à l’unisson. On manque d’adjectifs. C’est métaphysique, c’est biblique, c’est shakespearien. C’est, bien, entendu, visionnaire (quand on parle de l’apocalypse, on est ispo facto visionnaire). En outre, Mac Carthy ne donne jamais d’entretiens, c’est bien la (...)

C'est loin le zoo

Conversation à la sortie de bain. A explique comment il faudra faire pour se rendre au zoo : « il faut sortir par la porte de l’école, puis prendre le bus ». Je tente de lui expliquer que nous pouvons également nous rendre au zoo en voiture. Elle n’est pas convaincue : « c’est loin le zoo ». Puis « On prend le bus, il y a le monsieur. On dit bonjour aux singes. Les singes ne disent pas bonjour. Ils bougent tout le temps. Ils ont peur. Ils mangent des bananes. L’hippopotame est fatigué, il n’a pas bien dormi dans la journée ». A mis une quinzaine de jours pour (...)

Il a même essayé de se lever

De petits accidents, ce n’est pas encore tout à fait gagné pour la propreté. Une élève me dit ce matin que je note sévèrement. « Mon devoir valait 16,5 m’a dit mon professeur particulier ». Nous allons bientôt devoir tenir compte de l’avis des profs particuliers. M sait s’asseoir tout seul. Il a même essayé de se lever. (...)