Un rêve de Phébus

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février 2008

Février a commencé en janvier

Traditionnellement, février est un mois difficile en terminale. Le Bac devient plus concret, les échéances approchent et les insuffisances ressortent dans leur cruelle réalité. Cette année, février a commencé en janvier. Martine m’a demandé si j’avais écrit que M se tenait assis tout seul pendant quelques secondes. C’est fait. Il ne va pas tarder à bien rester assis. Quant à A, elle juge de moins en moins utile d’obéir. Hier, pour entrer dans le parc de son petit frère, alors qu’elle ne devait pas le faire, elle a eu l’idée de grimper sur une chaise. Heureusement (...)

Les damnées de la caisse

Le journal d’Olivier Bruley est l’un de mes préférés sur le net, à la fois pour son contenu et pour son style puisqu’il est sans doute l’un des mieux écrits de la toile, l’un des très rares qui mériteraient d’être publiés sur papier par un grand éditeur. Le 31 janvier, Olivier évoque "Corée l’absente" de Renaud Camus, ouvrage dans lequel l’écrivain « laisse entrevoir un peu de sa bêtise », et ajoute « (il est vrai que personne n’en est totalement exempt, surtout pas moi, qui m’y livre allègrement dans les pages de ce journal) ». Quelques commentaires (...)

Rien de grave

Encore un dimanche qui passe trop vite. C’est le cas de tous les jours. D’après le magazine économique Challenges, les ventes de "Rien de grave", de Justine Lévy, ont plus que doublé depuis l’annonce de la romance (le terme est de Challenges) entre Carla et Nicolas. Justine Lévy raconte comment un ex-mannequin a brisé son ménage. Quant à nos deux héros, ils se sont mariés hier. Il faut laisser le temps au temps, la philosophie de François Mitterrand n’est décidément pas celle de Sarko. (...)

Vilains Français !

A, jouant avec son ordinateur, à sa maman : « Tu as de la chance, tu as deux lettres : m pour maman et v pour Véro ». Le lecteur attentif aura remarqué qu’un de mes personnage a changé de prénom mais, sans cela, la phrase d’A perdait tout son sens. Les parlementaires ont voté la réforme de la Constitution qui leur permettra de ratifier d’ici peu le Traité de Lisbonne, qui remplace le Traité pour une Constitution européenne que les Français et les Néerlandais avaient refusé fin mai 2005. Comme les vilains Français risquaient de refuser ce nouveau traité, nos (...)

Mon hit-parade à moi

Une intervention sur un forum que je fréquente depuis de longues années : « C'est amusant cette idée de hit-parade. Moi, mon préféré c'est Mitterrand. Parce qu'il a été le Président de mes 18 ans, parce qu'il aimait les livres et les écrivains de droite et parce qu'il a laminé le parti communiste. Je sais, ce ne sont pas trop des arguments de gauche mais bon, Mitterrand n'était pas plus à gauche que moi. Je n'aimais pas Giscard, je parlais à la fin de son mandat "d'occupation giscardienne" et j'avais dans ma chambre un poster de lui et d'Alice Saunier-Séïté en blouson (...)

Les blogs qui se mettent à l'éco

Le magazine Alternatives Economiques, dans son numéro de février, livre un article sur les blogs qui « se mettent à l’éco ». Je suis parfois tenté de me lancer dans cette aventure mais le temps nécessaire pour réaliser un blog potable me fait fuir. Je me contente du rôle de lecteur, pas très assidu je dois l’avouer. Autre genre : les blogs réalisés par des professeurs à destination de leurs élèves, par exemple sous forme de cahiers de textes. C’est peut-être cette piste que je vais explorer, mais en oubliant l’aspect cahier de texte. (...)

Remboursez les pertes !

Ségolène Royal, qui a peut-être peur de se faire oublier, a demandé que les 7 milliards d’euros de pertes de la Société Générale soient « remboursées aux familles plongées dans l’endettement ». C’est une vision qui ne manque pas d’intérêt, qu’une entreprise doive rembourser ses pertes. Elles seraient ainsi multipliées par deux. (...)

C’est au milieu des idées noires que la futilité a le plus de valeur

J’étais fatigué hier soir, trop pour écrire des choses futiles. Je pensais à trop de choses désagréables. Je n’aurais pas dû renoncer à écrire, c’est au milieu des idées noires que la futilité a le plus de valeur. Dans le Journal du Dimanche (10 février 2008) un article est consacré aux imprimantes en 3D. Dans quelques années, nous pourrons grâce à elles télécharger de petit objets. J’aime ce futur qui ne manque pas d’avenir, pour reprendre l’expression d’un chroniqueur de radio. M reste de plus en plus longtemps assis. (...)

Promenade

Martine et les deux Petits sont allés faire une promenade sur les bords de Seine en fin d’après-midi. A était ravie. Elle a pris à l’aller de grands bâtons qu’elle a tenus pendant tout le trajet. « Ce sont des bâtons pour mon balcon » a-t-elle proclamé. En arrivant, elle a bien respecté la consigne qui était de me donner les bouts de bois pour que je les transporte vers leur emplacement désigné. D’après sa maman, elle n’a pas arrêté de parler. Hier, la sieste avait duré trop longtemps pour que la sortie prévue puisse avoir lieu. Dès son réveil, cet après-midi, (...)

Parsemés de quelques morceaux de pommes de terre

Annie Ernaux était l’invitée de Jean-Luc Hess, un peu après 19 heures sur Radio Classique. Je suis resté dans la voiture garée pour l’écouter, quelques minutes de plus. Elle parlait du temps. Je ne sais plus si elle a dit « ce qui a été n’est plus », qui est assez banal, ou « ce qui est n’est plus », qui me semble plus juste. Elle évoquait ses ados, qu’elle revoyait bébés. Je sortais d’une discussion assez violente avec Nath. L’éducation est un sport de combat. Puis j’ai aidé A à manger ses épinards à la crème, parsemés de quelques morceaux de pommes (...)

Carla ose se défendre

Carla Bruni a fâché le Nouvel Observateur avec cette phrase extraite d’une interview publiée par l’Express (13 février 2008) : « À travers son site Internet, Le Nouvel Observateur a fait son entrée dans la presse people. Si ce genre de sites avait existé pendant la guerre, qu'en aurait-il été des dénonciations de juifs?». Le site de l’Obs avait juste livré en pâture un SMS envoyé par Sarko à Cecilia, risquant juste de détruire le couple de Carla et de la faire passer pour une conne aux yeux de tous. Bien entendu, exercice obligé, elle s’est fendue d’une excuse. (...)

Les individus financeront de plus en plus leur propre contrôle social

La Société Générale (Socgen pour les intimes) publie dans la presse un encart d’une page pour annoncer l’absorption d’une banque russe. A une époque, pas si lointaine, il ne serait même pas venu à l’idée de la banque de communiquer en direction du grand public à ce sujet. Ainsi, le lecteur de Libération, client de la Société Générale, peut se rendre compte que ses intérêts sont bien défendus. Les GPS vont se développer sur les téléphones portables, Libération (15 février) évoque même un service qui permettra à un homme ou à une femme de suivre son conjoint à (...)

Un bisou désormais plus facile

Excitation d’A qui se prépare à dormir dans un grand lit, qu’une de ses cousines lui a donné. Nous lui avons fait des recommandations, celle de ne pas prendre de jouets dans son lit pendant la nuit et surtout celle de ne pas se lever sans notre autorisation. M a récupéré provisoirement l’ancien lit de sa sœur mais ne semble s’être aperçu de rien. Le berceau de bois, fabriqué par un de mes beaux-frères et son père, est donc une nouvelle fois démonté. Il a été au moins utilisé par cinq enfants. A est dans son lit, M dort depuis une cinquantaine de minutes (il est près (...)

Pourquoi vouloir supprimer la Saint-Valentin ?

L’hebdomadaire Marianne, autant donneur de leçons que son illustre fondateur, Jean-François Kahn, lance un appel du 14 février. Je me suis demandé pourquoi il voulait supprimer la Saint-Valentin mais il n’était point question de cela, mais d’un appel à la vigilance républicaine, précédé du « sens d’une initiative », où l’on nous explique que si on prend Sarko pour une menace contre la démocratie, c’est pour son bien. Qui sont les premiers signataires ? Les défaits de la dernière élection présidentielle, ou encore un ancien Premier ministre de droite dont on se (...)

La grande aventure du déplacement à quatre pattes

Alain de Benoist proclame sur la couverture d’Eléments (hiver 2008) qu’on peut encore sauver l’Europe. Je commence à feuilleter la revue, curieux de savoir comment, lorsque mon regard est littéralement happé (je n’ai pas l’habitude de me refuser certaines facilités de langue) par la photo de Juan Asensio, dont le blog serait une pépite. N’en déplaise à Ludovic Maubreuil, que j’apprécie beaucoup, je préfère les deux pages suivantes consacrées au centenaire de Mircea Eliade. D’après Martine, M commence à vouloir se lancer dans la grande aventure du déplacement à (...)

Mémoire

Le Monde daté du 19 février 2008 donne la parole à deux éminents spécialistes, dans ses pages « débats », qui s’opposent au sujet de l’initiative sarkozyste de demander aux enfants de CM2 de conserver la mémoire d’un enfant juif victime de la Shoah. Pour Serge Klarsfeld, « l’initiative du président de la république est extraordinaire, et ceux qui en sont aujourd’hui les détracteurs prétendront demain en avoir été les inspirateurs. » Il ajoute un peu plus loin : « Que chaque enfant se souvienne du nom d’un enfant juif déporté n’aura rien de traumatisant (...)

Un petit bout de fille m’a demandé pourquoi

Je vais devoir trouver une autre occupation pour mes fins d’après-midi du mercredi, le traitement de mes dents est terminé. Pour célébrer cela, ma gencive joue les prolongations mais, d’après le dentiste, c’est normal vu tout ce qu’il lui a fait subir. Mardi en début d’après-midi, alors que l’activité échecs touchait à sa fin, trois élèves de sixièmes sont entrées dans la salle. Je leur ai demandé de sortir, un petit bout de fille m’a demandé pourquoi. « Parce que je vous le demande », j’ai ajouté un sourire pour atténuer mon explication, sourire qui a (...)

Ne maîtrisant pas encore tout à fait l’exercice

Tout en haut à droite de la première page de Libération de ce 21 février 2008, on apprend, guillemets à l’appui, que Daniel Cohn-Bendit traite Bertrand Delanoë d’usurpateur. L’interview, page 9, nous apporte une précision : le maire de Paris est un usurpateur en matière d’écologie. C’est moins grave. Ce n’est tout de même pas ce qui se fait de mieux en matière de déontologie, dont le quotidien est pourtant l’un des chantres, comme le prouve une nouvelle fois, là aussi en première page mais en très gros, le titre « L’affaire Ockrent ». Texte sous la photo : (...)

Balkanisation

L’ambassade des Etats-Unis a été incendiée hier soir à Belgrade par une foule en colère. Il y a quelques années, l’ambassade de Chine avait été incendiée par les bombardiers de l’OTAN. Le spectre de la guerre en Serbie refait son apparition (je dois être journaliste, pour être capable d’écrire d’aussi fortes phrases), d’autant plus que nous allons commémorer dans quelques années le commencement de la Première guerre mondiale. Dès la proclamation de l’indépendance du Kossovo, dimanche, il a été question de la création d’une grande Albanie. Les Américains (...)

Craème, non craème !

Il y a quelques jours, je m’approche d’A pour la descendre de sa chaise haute. « Non papa, je me suis engagé avec maman » ; vocabulaire repris de Marie la fourmi, qui s’était engagée auprès d’Huguette la guêpe à l’aider à peindre son œuf de Pâque. Un ou deux jours après, je m’amuse à imiter son accent très british lorsqu’elle prononce le mot « craème ». Elle me répond : « non papa, pas « craème » mais « craème ». Elle s’aperçoit quant on prononce mal mais pas lorsque c’est elle qui le fait. Dans son parc, M a presque réussi à (...)

Hier n'est d'ailleurs pas hier

Promenade avec A sur les bords de Seine, avec comme objectif les jeux de plein air. Elle est revenue les bras chargés de bouts de bois, de son Doudou Dodo et d’une fleur, qui devait être la seule à des centaines de mètres à la ronde mais qu’elle a repérée. J’ai réussi à la convaincre de ne pas ajouter de feuilles à son précieux chargement. « Mais avec maman, hier, j’avais les deux », sous-entendus des bâtons et des feuilles. Hier n’est d’ailleurs pas hier ; pour A, ce mot désigne le passé. (...)

La dame a dit qu’on faisait une promenade

Je n’ai toujours pas réussi à acheter Service littéraire, le mensuel créé par François Cérésa. On parle de ce journal comme une sorte de Canard enchaîné consacré à la littérature. Je me demande si c’est vraiment un encouragement à le lire. J’ai laissé un message au Magazine littéraire pour bénéficier d’une invitation au Salon du livre de Paris, lieu de pèlerinage annuel. Courriel de Joseph V. qui a bien reçu ma chronique. A à la pharmacie avec sa maman, une dame lui demande pourquoi elle ne descend pas de son vélo. « Je ne peux pas, je suis attachée ». La (...)

Nous jouerons peut-être aussi au ballon

Maison de campagne, l’ordinateur fonctionne. Ce n’était pas le cas lors de notre dernier séjour. Pas de haut débit mais le grand air (pluie et vent ce matin, seulement vent cet après-midi) exige des sacrifices. Je me suis offert une sieste sur le canapé. Les Petits, couchés plus tard que d’habitude –à près de 15 heures - étaient eux trop excités pour dormir. Ce soir, ils n’ont pas demandé leur reste. Lorsque nous nous coucherons, le but du jeu sera de ne pas les réveiller. S’il ne pleut pas demain matin, une partie du programme est fixée : nettoyage des feuilles de (...)

Une photo qui date de 1939

Nuit agitée, puis la journée a été plus conforme aux prévisions. Nous avons, avec A, balayé des feuilles puis elle a fait un peu de trottinette. L’après-midi, après la sieste, nous avons fait un tour à Chateaurenard. Libération (27 février 2008) titre sur « Sarkozy au-dessus des lois » mais la page la plus intéressante du quotidien est celle où est publiée la photo de Peter Schiff, l’amoureux d’Anne Frank. Le musée Anne Frank d’Amserdam vient de la recevoir. Elle date de 1939. (...)

Le caractère décroissant de l’utilité marginale

Promenade à Chablis aujourd’hui, au milieu des vignes. Nous avons déjeuné dans un restaurant. Nous avons donné quelques morceaux de chaque plat à A, qui s’est régalée. C’est mieux pour elle qu’un petit plat destiné aux enfants. Quant à M, il s’est contenté de son biberon et d’un petit pot. Le premier étant trop chaud, il a commencé par le second, pleurant entre chaque cuillère, trop lente à son goût. Puis au fur et à mesure que son petit estomac se remplissait, il pleurait de moins en moins pour finir par ne plus pleurer du tout, illustration parfaire du (...)

Le piège du chercheur

Le Monde des Livres (29 février 2008) donne plus d’une moitié de sa première page à Laurent Bonelli pour son ouvrage « La France a peur », où il « décrit la montée de l’imaginaire répressif. Le titre choisi par le supplément littéraire du quotidien du soir est « L’obsession sécuritaire ». Au détour d’un article qui est plus un résumé qu’une critique, on peut tout de même lire : « Laurent Bonelli n’évite pas toujours le piège du chercheur qui, souhaitant déconstruire un phénomène social, tend parfois à en réduire l’importance, voire à le (...)