Un rêve de Phébus

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novembre 2007

Sevrage

C’est la fille d’un des personnages de Bienvenue au Club qui raconte au fils d’un autre protagoniste (je la sens mal, cette phrase) l’histoire de leurs parents, lorsqu’ils étaient adolescents. Cela permet à Jonathan Coe de glisser quelques phrases comme « Visiblement, Lois le considérait comme un demeuré, et ils ne devaient plus s’adresser la parole, ni ce soir-là ni, en l’occurrence, pendant les vingt-neuf ans qui suivirent. » Raphaël Juldé a officiellement arrêté la publication de son journal sur le net. Mais comme un natif de Laval ne saurait être complètement (...)

Visite

Visite de ma Nanette préférée et de L, sa petite fille. L et A ont joué ensemble, pas longtemps mais assez souvent. Une petite brunette et une petite blondinette. M en a profité pour ne pas dormir de presque tout l’après-midi. Je l’ai couché dans son lit un peu après 17 heures et il serait encore en train de dormir, à 20 heures, si nous n’avions pas mis au lit sa grande soeur (...)

Exil

Nous sommes exilés depuis hier à la campagne. L’emploi de ce verbe est loin d’être excessif car l’ordinateur portable, qui nous avait suivis, a confirmé son lâchage. Ni Internet, ni traitement de texte, ni accès à mes documents. J’en ai profité pour dormir presque 12 heures. Nous dormons tous dans la même chambre, les parents et les deux enfants. Nath n’est pas avec nous. Notre lit est composé de deux lits d’une personne. Lorsque Martine s’est levée, j’en ai profité pour prendre sa place, disposant ainsi d’un matelas beaucoup plus confortable, le hasard lui ayant (...)

Prix

Hier soir, l’ordinateur portable a daigné fonctionner, quelques minutes. J’ai eu la flemme d’installer le disque dur externe pour récupérer mes dossiers, au moins les plus importants. Je n’ai pas pensé à mes clefs USB qui ont fait le voyage avec nous. J’espère pouvoir encore récupérer quelques données. C’est dans la Maison de la Presse de Montargis que j’ai appris que le Goncourt avait été attribué à Alabama Song de Gilles Leroy. Cela me semble un excellent choix, au même titre que celui des Bienveillantes l’an dernier. Les deux ouvrages fréquentaient déjà ma (...)

Suspens

Reprendre les cours un jeudi perturbe notre rapport au temps, j’ai entendu plusieurs fois au lycée « je me crois lundi ». J’apprécie cette semaine dont le dernier jour est le lendemain du premier. Avant-hier, j’ai réussi à récupérer un dossier de l’ordinateur portable, le plus important, puisqu’il comprend des passages de ce journal, qui ne sont plus en ligne, ainsi qu’un journal fictif, tenu sur le net une dizaine de mois. J’avais M sur les genoux, le suspens était à son comble, je savais que l’ordinateur allait s’arrêter très rapidement, mais pas s’il (...)

Colloque

Un petit tour à la campagne où je suis allé chercher mon père pour le ramener chez lui. Nous avons déjeuné à C. et ne nous sommes pas ensuite retrouvés à l’hôpital, c’est déjà un progrès. Autre progrès, l’ordinateur portable s’est décidé hier à se remettre à fonctionner, comme s’il ne s’était rien passé. J’en ai profité pour rapatrier vers le disque dur externe l’essentiel de nos fichiers. Je pense que je vais le réinitialiser. Sur Second Life, il existe un espace dédié à Pierre Bourdieu, qui permet entre autres de voir la projection d’un colloque (...)

Immersion

Journée d’immersion dans le lycée aujourd’hui, j’ai passé 12 heures entre ses murs, terminant la journée par une réunion de CE, puis par un petit tour pour conduire Nath à l’équitation, avant de retrouver le reste de la petite famille. J’ai doctement expliqué à des collègues que je comprenais les grévistes. Comme nous l’explique la pensée économique classique, chacun doit suivre son propre intérêt. Il est donc logique que les privilégiés défendent leurs privilèges. (...)

L'écrivain qui avait fait de son pays son œuvre

Hier, le quotidien Libération a publié en première page une photo grand format de Norman Mailer, « écrivain qui avait fait de son pays son œuvre », décédé samedi. Les deux pages intérieures qui lui sont consacrées donnent envie de le lire. Prévenu que j’allais bientôt traiter cette question devant mes élèves, l’INSEE en a profité pour changer sa méthode de calcul du chômage. Je me demande si le gouvernement ne va pas être accusé de truquer les chiffres. La grève des cheminots ne sera-t-elle qu’un baroud d’honneur ? Un collègue de gauche expliquait que cette (...)

Moments de complicité

Mercredi dernier, je me faisais extraire la racine d’une dent, morte au champ d’honneur. Comme j’y ai pris goût et comme j’ai du mal à occuper mes mercredis, j’ai remis ça aujourd’hui. Le plus douloureux est la piqûre, le reste va tout seul. Dans la bouche, je ressens une sensation désagréable qui devrait durer quelques heures et qui est dûe à la piqûre ; une bouche pâteuse mais seulement d’un côté. Hier, A a entrepris de pousser le transat de son petit frère de leur chambre à la salle à manger. Elle peinait mais a refusé l’aide de sa maman, « c’est mon (...)

Finalement, cette heure de surveillance est passée très vite

Dernière heure de cours, devant moi des élèves composent. J’ai feuilleté les suppléments littéraires du Figaro et de Libération. Corriger des copies aurait été plus productif mais le courage m’a manqué. Si mon journal avait un modèle, ce ne seraient pas les chroniques de Patrick Besson (on pourrait parfois le croire), mais plutôt celles de Bernard Frank. Cette constatation m’est venue à l’esprit en lisant la recension de « 5, rue des Italiens », recueil de chroniques parues dans le Monde (Etienne de Montéty dans le Figaro du jour). Il me manque juste la qualité du (...)

Je suis bébé grande soeur

A aime dire qu’elle est un bébé. Comme elle a remarqué que c’est toujours Martine qui donne à M son bain, elle m’a répété qu’elle était un bébé alors que je la savonnais : « je suis un bébé, c’est maman qui me donne le bain ». Tout à l’heure, lorsque je suis allé lui faire le bisou de la nuit, elle m’a dit « je suis bébé grande sœur ». J’ai souri, nous nous sommes mis d’accord là dessus. La maîtresse a dit à Martine qu’A était en avance sur le langage mais pas sur l’autonomie. Elle ne veut par exemple pas retirer toute seule son manteau, ce (...)

Quand on a le pouvoir, on l’exerce

Sarko en couverture du Figaro Magazine (17 novembre 2007) avec ce titre : « Face aux grèves pourquoi il a eu raison de tenir ». Je trouve ces mots très optimistes, il est facile de tenir les tout premiers jours. Si j’en crois ce que j’explique à mes élèves lors des cours de sciences politiques, un gouvernement est fait pour gouverner et un président pour présider. Quand on a le pouvoir, on l’exerce. A a fait de longues courses avec sa maman. Elle adore les boutiques. (...)

Attendre encore un petit peu

Un dimanche consacré aux copies, jusqu’à tard le soir. Pour remettre ça au petit matin. J’en viens à bout, en attendant les prochaines. Conseil de classe, avec beaucoup d’avertissements, je ne m’attendais pas à autant. La classe dont je suis le professeur principal me semble plus difficile. A a encore demandé si le baptême était aujourd’hui. Non non, il faut attendre encore un petit peu. (...)

La grève ne me dérange pas

C’est la ligne 14 qui fonctionne le mieux dans le métro depuis le déclenchement des grèves. Le métro l’emprunte sans conducteur. De là à donner des idées à la réaction : pourquoi tous les métros et tous les trains ne seraient-ils pas automatisés ? Un chroniqueur de Libération aurait écrit que la grève n’était pas si insupportable que cela. Je pense la même chose que lui, la grève ne me dérange pas, puisque je n’ai pas à utiliser les transports en commun pour aller gagner ma pitance quotidienne. Je ne suis pas obligé de fréquenter les routes où les voitures (...)

A croire que c'est moi qui choisis les couvertures

Coiffeur, dentiste, achat de chaussures, courses pour le baptême, rangements, quel programme ! J’en ai profité pour acheter quelques magazines, dont le Magazine des Livres, avec ce cher Jean d’Ormesson en couverture. Patrick Besson, d’Ormesson, à croire que c’est moi qui choisis les couvertures à la place du Président. L’académicien a accepté de partager avec C des agapes autour d’une bonne table. Je crois que je vais utiliser sans vergogne l’image de la petite souris que j’adorerais être pour assister au déjeuner. (...)

Lendemain de fête

Lendemain de fête ; préparatifs, cérémonie, repas puis le lendemain, plus rien. La vie a repris son cours. Mon père a passé la nuit à la maison, je l’ai raccompagné chez lui ce matin. A a bien profité de sa journée. Depuis le temps qu’elle attendait le baptême de son petit frère ! J’ai proposé au Président de modifier mes chroniques pour sa revue, de les transformer en journal. S’il est d’accord, je prendrai des extraits de mon Phébus, que je compléterai et retravaillerai un peu. (...)

Je l’ai félicitée pour ses capacités d’observation

Conversation msn avec Charlotte, ravie de faire la connaissance de M lorsqu’elle viendra séjourner en France en décembre. Un jour, peut-être, toute la Wallonie l’accompagnera. Une collègue, vendredi, s’est exclamée : « Phébus, tu es très beau les cheveux coupés ! ». Je lui ai demandé comment je devais le prendre. Ma nouvelle coupe a aussi beaucoup plu à l’une de mes élèves. Je l’ai félicitée pour ses capacités d’observation. (...)

La vérité et la bouche des enfants

Visite de Nanette et de L à la maison, pendant que je m’échinais à gagner ma croûte au lycée. Dialogue entre Martine et A : - Comment s’appelle la maman de L ? - Nanette. - Comment s’appelle son papa ? - Phébus. J’espère que personne n’ira prétendre que la vérité sort de la bouche des enfants. (...)

Tu dis n'importe quoi avec ta bouche

A, morceaux choisis : à Nanette qui disait qu’elle allait mettre chauffer le biberon de L dans le four à micro-ondes, elle a rétorqué : « tu te trompes Nanette, c’est le micro-ondes. » Et à moi qui ai osé parlé de pantalon à propos de sa salopette : « coquin papa, tu dis n’importe quoi avec ta bouche ». Ce soir, après une nouvelle visite chez le dentiste, ma bouche ne peut plus dire grand chose, sa moitié droite étant encore sous l’effet de la piqûre, ainsi que celle de ma moustache et celle de mon nez. (...)

Sa sœur aînée avait mon âge

53 ans, c’est trop jeune pour mourir, surtout d’un cancer. La mort de Fred Chichin m’a attristé. Plongée d'un peu plus de deux décennies en arrière, retour de permission, la première pendant les classes ; Marcia Baila tournait en boucle sur un électrophone mono bien pourri. Les Rita Mitsouko permettaient d’oublier ces gens en uniforme pas très intéressants. La chanson me faisait penser à une fille, connue quelques années plus tôt pendant des grandes vacances en Alsace. Je n’étais pas encore tout à fait majeur et elle avait quatre ans de moins que moi. Sa sœur aînée (...)

Parlons de Sarko

Laurent Ruquier et ses chroniqueurs ont fait des efforts méritoires pour ne pas parler de Sarko lors de leur émission de radio. Je ne sais d’ailleurs pas s’ils ont tenu longtemps. Des quidams aussi originaux qu’inventifs ont décidé de transformer cette journée en journée sans Sarko. Je parle très rarement de lui ; c’est curieux, cette consigne me donne justement envie de l’évoquer. Voilà, c’est fait. Si des médias trouvent qu’ils parlent trop du Président, qu’ils en parlent moins, idem pour les blogs. J’étais déjà contre le boycott de Danone : pourquoi se (...)