Un rêve de Phébus

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septembre 2007

Déménagement

Evénement dans l’existence des petits : nous avons déménagé le lit de M de notre chambre à celle d’A, chambre qui en profite pour devenir la chambre d’A et de M. A est enchantée de ce rapprochement. M, qui venait de faire quelques nuits complètes, en a profité pour se réveiller, et avoir faim, à quatre heures du matin. Pendant que je prépare le repas de midi, A est assise en face de M qui se repose dans son transat, qu’elle berce avec son pied. « Non papa, berce pas ». (...)

Quelques jeunes et jolies collègues

M a progressé : alors que la nuit dernière il nous avait réveillés à quatre heures du matin, il ne l’a fait ce matin qu’à 6 heures. Après le biberon, je n’avais plus sommeil alors j’en ai profité pour terminer la chronique que je dois envoyer aujourd’hui au Président. Comme les autres années, la rentrée scolaire est précédée d’une pré-rentrée, pour montrer aux jeunes professeurs à quoi ressemble un lycée sans élèves. Les quelques départs en retraite de la fin de l’année dernière laissent présager l’arrivée de quelques jeunes et jolies collègues. (...)

Demain, c'est le grand jour

Demain, c’est le grand jour, A va à l’école. Elle le demande régulièrement depuis une semaine, son vœu va être exaucé. Aujourd’hui, c’était la rentrée des professeurs. J’apprécie ces retrouvailles, nous sommes détendus, heureux de reprendre. Certains ne le sont peut-être pas, mais ne le montrent pas. Dans un autre lycée, un ou deux collègues poussaient de gros soupirs à l’idée de retrouver les élèves. Pourquoi étaient-ils encore professeurs ? (...)

Tu crois pas que je vais faire ton boulot à ta place

A a un peu pleuré lorsque nous lui avons dit au revoir puis sa première rentrée a été une réussite. Elle a voulu retourner à l’école cet après-midi pour la sieste et a demandé à y aller demain mercredi. Vers 17 heures, après avoir ramassé des marrons avec sa maman, elle a joué un peu sur le balcon. Lorsqu’elle a arrêté, Martine lui a demandé de retirer son gilet et ses chaussures. Elle a répondu « tu crois pas que je vais faire ton boulot à ta place ». Un peu estomaquée, Martine lui a demandé de répéter, ce qu’elle a fait bien volontiers. « Qui dit ça ? (...)

La joie d’avoir réussi à vivre encore un peu plus longtemps

Accueil de mes élèves de Terminale ce matin, dentiste cet après-midi, journée d’anniversaire qui aurait pu être plus calme. Ce jour ne représente rien de vraiment particulier pour moi, sinon le plaisir de me le voir souhaiter. Ma jeune et fidèle amie belge n’a d’ailleurs pas omis de m’envoyer un très gentil couriel. Que fête-t-on chaque année, la joie d’avoir réussi à vivre encore un peu plus longtemps ? J’ai la très nette impression de franchir le point qui sépare deux moitiés (je ne pense pas en fait qu’un point puisse séparer deux moitiés, j’en appelle à (...)

De beaux quarties quasiment déserts

A a retrouvé avec plaisir le chemin de l’école, M fait des aheu plus souvent et avec plus d’intensité, et Nath a déjà beaucoup de devoirs. Je n’ai plus qu’une de mes classes à découvrir, ce qui sera fait dès demain matin. Sur SL, je continue à jouer au journaliste. J’ai interviewé le propriétaire d’une nouvelle place boursière. Il y a de très beaux quartiers d’affaires dans ce monde en 3 D, mais quasiment déserts. Il est un peu plus de 23 heures 30, je vais réveiller M pour son dernier biberon. (...)

Devenir des personnes à part entière

C’est fait, je connais toutes mes classes. Comme je n’en ai que trois, c’est assez vite fait. Je connais déjà tous mes élèves de terminale. Dans les deux autres classes, je ne connais aucun élève. Progressivement, au fur et à mesure des cours, certains vont émerger, cesseront d’être seulement des noms pour devenir des personnes à part entière. Puis, naturellement, je finirai par connaître tous mes élèves, pour en oublier beaucoup dans les années qui suivent. Transfuge n’est plus un magazine littéraire mais un magazine culturel. Atteint du syndrome Guillaume Durand, (...)

Pierre n'avait même pas pris la peine de modifier son style

La blogosphère littéraire, toute en perspicacité, vient de s’apercevoir que l’ami Cormary et Armand Chasles ne font qu’un. A les lire, cela semblait pourtant évident puisqu’Armand, remplaçant Pierre lorsqu’il a trop senti le souffre, n’a même pas pris la peine de modifier son style. Le dernier Magazine littéraire propose à ses lecteurs un dossier sur « 60 ans de romans sur le nazisme ». Ce sont deux détracteurs de ce roman qui ont été choisis pour parler des Bienveillantes. Je me demande souvent selon quel critère on choisit dans un journal qui va traiter de tel (...)

Jean-Jacques Vannier

TV Magazine consacre sa couverture à Laurent Ruquier qui nous fait découvrir son « havre de paix » (c’est un jeu de mot) et nous apprend le retour de Jean-Jacques Vannier dans son équipe. J’ai un très bon souvenir de ce dernier, comique de l’absurde, qui date de l’époque de l’émission de radio « Rien à cirer », ou peut-être même avant, d’ailleurs. Cet après-midi, A était ravie, c’est sa grande sœur qui lui a raconté son histoire et qui l’a déposée dans son lit pour sa sieste. Et demain, école ! (...)

C'est pas bien, c'est une grosse bêtise

M me regarde, je viens de l’installer dans son transat, près de l’ordinateur provisoirement stationné dans la chambre de ma fille aînée. Il agite ses bras et ses jambes et regarde partout autour de lui. Dans l’après-midi, A a repéré une télécommande qui traînait sur la table du salon. « La télécommande c’est pas sa place, je vais la ranger ». Elle le fait puis : « c’est pas bien, c’est une grosse bêtise ». Et oui, maman et papa, il faut les ranger les télécommandes. Fin de soirée, je viens de donner le dernier biberon de la journée à un M qui aurait (...)

Pression

Une semaine de cours, l’impression d’être tout de suite dans le bain, de ne pas avoir arrêté, même après une pause de 3 mois. Mes classes sont sympathiques, elles ne devraient pas me poser trop de problèmes. Les Terminales sont toujours promptes au bavardage mais semblent plus efficaces que l’an passé dans leur désir de sortir de ce travers. Nous leur mettons déjà la pression. (...)

L'offensive du patricien

Comme nous avons deux rendez-vous en même temps, Martine et moi emmenons chacun des petits. A se fait une joie d’aller avec moi chez le dentiste. Au moins, il y en a une qui est contente ! Elle est en train de chercher des livres qui lui permettront de patienter. Nous sommes maintenant le soir. A a commencé la séance chez le dentiste sur les genoux de sa femme (qui est aussi sa secrétaire) qui lui a lu une histoire. Puis elle est restée sagement sur sa chaise pendant l’offensive du patricien contre le tartre qui avait pris trop de liberté avec ma dentition. En rentrant, elle a (...)

Qu'on ne compte pas sur elle pour améliorer les comptes !

Cet après-midi, pendant que je jouais au professeur, Martine a dû prendre avec elle A et M pour une nouvelle visite à un membre du corps médical. A a été confiée aux secrétaires et a passé un très bon moment : lecture d’une histoire ou encore dessin. A la sortie elle a demandé : « dentiste maman ». Qu’on ne compte pas sur elle pour améliorer les comptes de la sécurité sociale ! J’ai sous les yeux le très bon Figaro littéraire du jour ; il y est notamment question de Gilles Leroy (écrivain qui se met dans la peau de Zelda Fitzgerald), de François Taillandier (...)

Le temps qui passe

Show devant les parents de mes élèves en fin d’après-midi, je remets ça demain matin, mais moins longtemps. Le décès de Jacques Martin m’a attristé, même si je n’ai pas beaucoup regardé ses émissions à la télévision. Encore une partie de ma jeunesse qui s’en va. (...)

Biberon tardif

J’ai profité du biberon tardif de M, hier soir, pour jeter un œil sur l’émission « littéraire » de Guillaume Durand (j’ai la flemme de rechercher le titre, aussi bien dans ma mémoire qu’ailleurs). Alain Finkielkraut et Emmanuel Todd s’opposaient sur l’école, dans un échange aussi bref que violent (entre gens éduqués malgré tout). Le premier livrait des témoignages sur la dégradation extrême de l’enseignement, le second lui reprochait ses confusions et s’appuyait sur les travaux de sociologues, dont certains font beaucoup rire Finkielkraut. (...)

Des spectateurs qui se font acclamer

En quittant N, les ponts enjambant l’autoroute étaient couverts de badauds, guettant le passage des motos rentrant du Bol d’Or. Certains avaient même préparé des banderoles. La moto doit être le seul sport dont les spectateurs se font acclamer. M a fait la connaissance de quelques membres de sa famille (il y en aura plus la prochaine fois) et A a adoré jouer avec ses cousines. (...)

Supernana, Maurice et Jacques

J’ai appris la mort de Supernana en feuilletant Libération du samedi 15. Je n’écoutais pas Carbone 14 ; radio mythique mais qui pouvait bien l’écouter ? Supernana a également fait les beaux jours de Skyrock. Elle intervenait le samedi soir, alors que les autres soirées étaient attribuées à Maurice (le dimanche, je n’en ai pas de souvenirs ). Je préférais Maurice, surtout lorsqu’il partait dans de longues envolées oratoires accompagnées de sa guitare. J’aimais bien aussi ce type de dialogue : « Maurice, t’es pas cap de raccrocher », « voilà c’est fait ». (...)

Vive le sport !

Deux lycéennes à la Fnac, elles passent devant le présentoir supportant les calendriers de Dieux jouant au rugby (ils ont un peu perdu de ce statut de Dieux depuis leur rencontre avec les Argentins, mais comme ils ont réussi à triompher face à la Namibie… ). Elles sourient, font quelques pas en arrière (l’une d’entre elles fait signe à l’autre de s’approcher du présentoir) et semblent apprécier les photos. Je m’éloigne, ne voulant pas les déranger dans leur dévotion sportive. (...)

Faillite ou défaillance

Ecriture d’un petit article où je compare la faillite de la banque de Second Life Ginko et la défaillance (joli euphémisme du Monde daté du 18 septembre 2007) de la banque britannique Northern Rock. Le papier sortira vendredi dans un journal francophone de SL. Hier, j’ai acheté le numéro 1 de La Revue internationale des livres et des idées, version française d’une revue américaine, gauchisante et un peu trop compliquée à mon goût. Dans le genre, même si on n’y parle pas de livres, autant lire le Monde diplomatique, plus compréhensible. (...)

La face noire des héros

A la Fnac, j’ai acheté le livre qui me semble le plus intéressant de cette rentrée littéraire (dans l’état actuel de mes connaissances), Alabama Song de Gilles Leroy, qui se met dans la peau de Zelda Fitzgerald. Scott n'en sort pas grandi mais les héros ont forcément une face noire. (...)

Je le voyais à sa façon de marcher

Nath m’a proposé d’emmener A faire quelques courses avec elle. Je les ai regardées par la fenêtre, avec une certaine émotion, pendant que je lavais les biberons, la grande vêtue de noir et la petite de rose, ravie de cette promenade. Je le voyais à sa façon de marcher. A l’école, pendant la récréation, A a accompagné sa maîtresse dans son bureau (c’est en même temps la directrice de l’école). Elle n’a en effet pas voulu sortir dans la cour avec ses camarades, puisque son institutrice n’y allait pas. (...)

Le bureau de la maîtresse

Ce matin, nous sommes allés à quatre à l’école, pour une réunion. A était enchantée de nous voir rester avec elle mais a été triste de quitter la classe, une heure plus tard, sans avoir fait une seule activité. Elle s’est tenue, pendant une grande partie de la réunion, assise sur un banc, juste devant les maîtresses. Elle devait penser assister à un cours. A la maison, je lui ai demandé si elle aimait la récréation. « Non », a-t-elle répondu. « Tu préfères rester dans la classe ? ». « Je préfère rester dans le bureau de la maîtresse ». (...)

Ca s'est bien passé Doudou ?

Dimanche matin, un peu plus de 10 heures, A et moi rentrons de nos courses dominicales. En haut de la côte qui mène au petit centre commercial, elle s’est aperçue qu’elle avait oublié Doudou Dodo. Je lui ai expliqué que ça ne valait pas le coup de retourner le chercher et, qu’à notre retour, elle pourra lui raconter ce que nous avons fait. En entrant dans l’appartement, elle a déclaré « je vais demander à Doudou si ça s’est bien passé ». Puis : « Ca s’est bien passé Doudou ? ». Je pose souvent cette question en rentrant du lycée, même si ma question ne (...)

La grande soeur flotte

C’est simple de faire plaisir à A, il suffit de parler d’elle en disant « la grande sœur ». Elle le dit d’ailleurs souvent qu’elle est la grande sœur, par exemple, allongée sur le dos dans son bain : « la grande sœur flotte ». Ce matin à l’école, elle a un peu pleuré, à la fin de chaque activité, en attendant la suivante. Cet après-midi, elle était fatiguée. (...)

Nous avons une nouvelle radio

Etude de la croissance en terminale, après les théorie il m’a fallu aborder les limites de la croissance, dégâts environnementaux, décroissance et développement durable. A côté de l’opposition entre Solow et Romer, les banalités sur la décroissance frappent par leur inconsistance. Aucun doute n’est possible : l’homme est responsable du réchauffement de la planète. Je n’explique pas que les choses sont plus complexes, les élèves ont besoin de certitudes. Il y a deux ans, comme chaque année, j’ai montré les aspects positifs de la mondialisation, qui me semblent (...)

Matinée

Ce matin, pendant que Martine était parti à un rendez-vous médical, j’ai fait la vaisselle avec les deux petits dans la cuisine. A dessinait, assise sur sa chaise haute ; M faisait des "aheu" ans son transat. Lorsque je chantais, A reprenait mes « lalala », M avait l’air d’apprécier. Après avoir changé la couche de M, j’ai joué avec A à la pâte à modeler, toujours sous le regard de M qui n’a pas fermé l’œil de toute la matinée. A a fait des petites boules, qu’elle a ensuite classées par couleur. A midi, Nath a déjeuné avec nous. (...)

Le principal avantage du téléphone sans fil

Lorsque je téléphone, je marche. C’est le principal avantage du téléphone sans fil. J’ai appelé mon père, ai marché avec A à mes côtés, équipée de son propre téléphone et répétant parfois mes phrases. Lorsque je lui ai passé son grand-père, elle m’a remis en échange son téléphone. C’était très drôle. Elle continue aussi à imiter son petit frère, avec en ce moment une prédisposition pour les « aheu ». Soirée des anciens au lycée, toujours un excellent moment. (...)

Une nuée de bacheliers

Les générations sympathiques donnent des soirées d’anciens qui ne le sont pas moins. J’aime ces souvenirs du lycée vu par les anciens élèves, j’aime les entendre raconter leurs études post-bac, ou leurs débuts professionnels pour les moins nombreux. Ce sont en effet les plus récents bacheliers qui reviennent le plus hanter nos vieux murs. Pour les autres, comme pour nous envers les lieux et les personnes que nous quittons, le temps passe et fait son œuvre. (...)

Faux suspens

Déménagement, l’ordinateur a regagné notre chambre après avoir séjourné quelques mois dans celle de Nath, le temps que M soit prêt pour dormir dans la chambre d’A, devenant ainsi celle des Petits. Comme les premières nuits de M étaient prévues dans notre chambre, il nous avait semblé difficile de le faire cohabiter avec l’ordinateur, qui fonctionne le soir avec constance. Cela m’a pris un bon moment de tout brancher, les appareils ayant besoin de fils pour être reliés à l’ordinateur et au diffuseur d’électricité. Le seul moment de suspens a été l’ouverture du (...)